エルヴェ・オグエ扇子美術館

C'est d'abord un objet aristocratique reprenant des sujets mythologiques et bibliques de tableaux connus comme dans Rebecca au puits (1770-1775). A partir de Louis XV (1710-1774), sont représentés des thèmes bucoliques ou des scènes galantes. Ainsi, l'Entrevue (vers 1720) montre sur une feuille de soie bleu turquoise la rencontre d'un jeune homme et de sa belle. Dans de petits cartouches qui entourent la scène principale sont peintes des chinoiseries à la mode à l'époque où l'on montre de curieux personnages en costume oriental. Puis, à la Révolution française, l'éventail disparait. Cependant sous le Directoire (1795-1799), la mode change ; les robes deviennent légères et on crée alors des éventails de petite taille.

Toutefois, il réapparait vers 1830 comme témoigne ce magnifique éventail en os, métal et soie, Souvenir - Souvenir. Avec le Second Empire, il connait un nouvel âge d'or. En effet, grâce au procédé de chromolithographie (1836) qui permet la reproduction en grande série d'un même dessin, il connait un énorme succès, la France étant le seul pays producteur en Occident. A la fin du XIXe siècle, un grand nombre de peintres célèbres (Manet, Renoir, Pissarro, Gauguin…) ornent de leurs illustrations des feuilles d'éventails et peignent dans leurs tableaux des femmes tenant avec grâce des éventails.

Au début du XXe siècle, avec la Belle Epoque, les femmes apprécient les éventails à plume tels que Paradis rose, 1900. Avec l'Art nouveau, apparaissent de nouveaux sujets symboliques : la femme jeune comme dans L'Annonce du nouveau siècle, 1900, et les thèmes floraux dont on peut voir l'influence japonaise dans Paradis rose, 1900, ou Les Larmes des roses, 1905, en nacre blanche et feuille de soie peinte à la gouache.

Tombé en désuétude dans l'entre-deux-guerres mais fabriqué en grande série, il peut pourtant se développer en tant qu'objet publicitaire dont il connait son apogée notamment au Japon vers 1920-1930.

Après la seconde guerre mondiale, il fait partie des défilés de mode haute-couture de Christian Dior (1905-1957). Depuis, il est intégré dans les collections notamment chez Chanel avec Karl Lagerfeld, ce qui est source de renouveau et permet à l'atelier Anne Hoguet, dernier producteur spécialisé dans l'éventail haut de gamme, de garder son activité et de perpétuer son savoir-faire en créant des pièces haute-couture.

Le musée fête cette année ses 20 ans d'existence et les 120 ans de la création du décor du musée. A cette occasion, une exposition présentera les pièces maitresses de la collection Hervé Hoguet du 16 octobre 2013 au 12 mars 2014.