Claude Debussy (1862-1918), un des plus grands compositeurs français qui a profondément influencé la musique du XXe siècle est né, tout comme le roi Louis XIV (1638-1715), à Saint-Germain en Laye. Agréable ville verte de l’ouest parisien facilement accessible en trente minutes par le RER et bordée par une magnifique forêt de 3500 hectares, elle est très appréciée pour sa qualité de vie par sa population aisée et internationale.

Cette ville tout à fait charmante a gardé encore aujourd’hui le tracé en courbe de ses rues, issu du Moyen-Âge. Celles-ci sont bordées de beaux hôtels particuliers ainsi que de modestes et jolies maisons des XVIIe et XVIIIe siècles. L’une d’entre elles comprend au rez-de-chaussée l’office du tourisme et au-dessus la Maison natale Claude Debussy. Surélevée au XVIIIe siècle, cette maison est construite selon un plan type élaboré par l’architecte du roi, Pierre Le Muet (1591-1669), avec deux corps de bâtiment séparés par une cour dont l’une des façades donne sur une petite rue étroite, la rue au Pain.

Après avoir traversé le petit et néanmoins accueillant office de tourisme, le visiteur pénètre dans la cour avec son bel escalier à balustres qui mène aux espaces réservés à Claude Debussy. Un projet de monument à Claude Debussy en bronze de 1987, Fauve et chênes, orne cette cour.

A l’étage, on pénètre dans l’univers intime de ce compositeur de génie qui, attaché à sa ville natale, y est retourné de nombreuses fois. Ses parents y tenaient alors un commerce de faïences et de porcelaines. Mais à la suite de mauvaises affaires, ils sont obligés de quitter Saint-Germain-en-Laye pour s’installer à Paris. Puis avec sa mère, il part pour Cannes chez une tante qui lui fera prendre ses premières leçons de musique. Resté à Paris, son père prend part à l’insurrection populaire de 1871, La Commune. Arrêté et condamné à quatre ans d’emprisonnement, celui-ci sera libéré au bout d’un an. Grâce à une relation qu’il se fait en prison, son fils Claude aura la chance d’avoir comme professeur de piano Antoinette Mauté, élève de Chopin (1810-1849) et en plus belle-mère du célèbre poète Verlaine (1844-1896). Convaincue des talents de son élève, elle le pousse à présenter le concours du Conservatoire de Paris où il est admis en 1872. Fantaisiste mais très doué, il y passera plus de dix ans. A l’âge de l’adolescence, vers les années 1875, il obtient de petits prix pour le piano et le solfège et accompagne au piano une élève de la classe de chant lors d’un concert en province, ce qu’il appréciera d’autant plus que sa prestation est remarquée. En 1879, après avoir passé quelque temps au château de Chenonceaux habité alors par une femme excentrique d’origine écossaise, riche et fervente admiratrice de Wagner (1813-1883), il découvre non seulement un mode de vie fastueux mais la musique de ce célèbre compositeur. A la fin de cette même année, il compose ses premières mélodies sur des poèmes d’Alfred de Musset (1810-1857).