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Atelier Brancusi –Centre Georges Pompidouマダムの連載の一部(10館)が本になりました。back Number
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Son testament ne sera exécuté que quarante ans après sa mort. C'est aux architectes du Centre Pompidou, Renzo Piano et Richard Rogers qu'a été confiée la mission de reconstituer les ateliers d'origine le plus fidèlement possible. Tout en gardant l'intimité de ces lieux de travail et d'inspiration, ils ont édifié un bâtiment rectangulaire qui évoque un temple, ce que le sculpteur aurait rêvé de réaliser. La totalité des espaces y sont fidèlement restitués dans leur volume et dans leur orientation d'origine. La lumière y pénètre largement à la fois par de grandes verrières et par de grandes portes vitrées donnant sur un petit jardin clos.

Un vaste couloir facilite le tour des quatre ateliers. Devant chaque atelier, un banc permet, au travers d'immenses baies, de découvrir les très nombreuses œuvres, les unes après les autres car c'est un véritable méli-mélo. Ces ateliers comprennent à la fois des ébauches, des œuvres achevées de dimensions variées, des socles, des meubles, des outils ainsi que des photographies qui furent très utiles lors de leur reconstitution.
Dès le premier atelier qui s'ouvre largement sur le second, on découvre les thèmes majeurs de Brancusi. Situé au fond entre d'une part les portes en chêne sculptées par l'artiste lui-même entre 1923 et 1936 et d'autre part l'Oiseau dans l'espace, il est malaisé de pouvoir bien admirer le Baiser (1923-1925), petit bloc de pierre dans lequel s'inscrivent deux bustes de profil. Cette sculpture exécutée dans la taille directe est très importante car elle marque sa rupture d'avec Rodin. Brancusi travaille sans ébauche préalable en respectant le matériau que ce soit la pierre ou le bois. Ce motif du baiser se retrouve au coin de l'atelier sur le haut de la Colonne du Baiser (vers 1930-1932) en plâtre, étude réalisée pour un temple qui ne verra jamais le jour. La Muse endormie (1909-1910), placée non loin du Baiser est un des thèmes de prédilection qu'il reprendra pendant quinze ans avec quelques variantes et dont il tirera cinq bronzes. Couché, le remarquable visage lisse et ovale de la femme exprime le calme et la plénitude du repos. L'artiste parvient à exalter en quelques traits la pureté et la beauté universelle du portrait féminin.

Ayant toujours rêvé d'agrandir ses sculptures à l'échelle monumentale et de pouvoir les ériger à l'extérieur, il les expose de chaque côté de son atelier. La verticalité est pour lui l'expression d'une dimension spirituelle et d'une aspiration à l'éternité. Sur la droite, quatre colonnes sans fin (1928-1931) de différentes dimensions, en bois et plâtre, s'élancent toutes vers ciel. Sur la gauche, quatre Grands Coqs (de 1924 à 1952) tournés vers l'est, comme autrefois, se projettent également majestueusement dans l'espace. Impressionnante, la dernière version mesure 4,85 mètres de haut.

Proche des colonnes et installé devant un panneau de couleur rouge se détache un magnifique et élégant Oiseau dans l'espace (1941) bronze poli de couleur dorée avec son socle en pierre et onyx. Admirablement mis en scène, il ressemble à une fusée prête à décoller. Cherchant à restituer le moment de l'envol, il exécute vingt-neuf oiseaux entre 1920 et 1914.
Deux petits visages à l'ovale parfait évoquent des têtes d'enfants endormis, l'un en marbre blanc (vers 1908), l'autre en pierre noire (vers 1921) reposant sur un imposant fauteuil en chêne (1918).

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