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Le Fort de Brégançonマダムの連載の一部(10館)が本になりました。back Number
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L’histoire du fort de Brégançon est particulièrement passionnante et mouvementée. Déjà repéré par les empereurs romains à cause de sa situation stratégique et inexpugnable, il joue tout au long de l’histoire de France un rôle militaire de protection de la côte. Au XIIIe siècle, Charles d’Anjou roi des Deux-Siciles est le premier à militariser le fort. Entre temps désarmé par le roi Louis XI qui se méfiait des provençaux, il est réarmé par François 1er (1494-1547).

Plus tard au XVIe siècle, le cardinal de Richelieu avec l’aide du duc de Guise organise la défense du fort pour lutter contre les pirates. Propriété de l’Etat depuis la Révolution, Napoléon-Bonaparte y séjourne entre 1793-1794 lors des campagnes d’Italie et le dote d’une puissante artillerie comprenant 23 canons. Il reste une forteresse militaire jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Plus récemment en 1919, le fort est déclassé militairement. Puis en 1924, il est classé ≪ site pittoresque ≫ et loué à des particuliers jusqu’en 1963. En 1964, le général de Gaulle y séjourne une nuit. Cependant pour en faire la résidence officielle du Président de la République, il le fait aménager de manière plus confortable. Au motif qu’il y a été importuné par les moustiques, il n’y retournera pas. En fait, il consacre tout son temps au travail et n’aime pas les vacances. En 1968, l’îlot et le fort sont classés monuments historiques.

Arrivés au porche situé entre les deux impressionnantes tours du fort, les visiteurs peuvent encore apercevoir les systèmes de défenses du château-fort (pont-levis, herse, meurtrières). Puis, ils accèdent à une très jolie cour fleurie et ensoleillée, pavée de galets d’Espagne d’après les motifs d’une cour de l’Alcazar de Séville. Cette cour contraste très agréablement avec la demeure de couleur blanche à l’allure austère.

L’aile droite est réservée aux invités et aux employés de service du Palais de l’Elysée, résidence parisienne du Président et qui se déplacent avec ce dernier. Le pavillon présidentiel a été aménagé dans les années 1960. Toutefois, plus récemment, les bâtiments ont été restaurés avec élégance et raffinement par certaines épouses de présidents.

Cette demeure étant une maison de vacances, son intérieur est d’une grande simplicité : il n’y a pas de mobilier d’exception. On y pénètre par le hall d’honneur dont le mobilier est composé d’un grand bahut à deux corps qui sert de bibliothèque et de quelques sièges en bois peints de blanc recouverts d’un tissu à motif de fleurs. Ce hall présente également quelques cadeaux présidentiels dont, accrochée au mur, une copie d’une mosaïque de Carthage offerte par le président tunisien Bourguiba au président Giscard d’Estaing. Sur la droite, une jolie maquette d’un campement saoudien donnée par le roi d’Arabie Saoudite en décembre 2013 au président François Hollande montre avec une grande finesse d’exécution des hommes du désert, des palmiers, des pirates…Remarquez l’aquarelle de Pierre-Joseph Redouté (1759-1840), célèbre pour ses fleurs mais qui, ici, représente une coupe de fruits. A droite au fond de la pièce, se trouve le petit bureau de l’aide de camp.

L’antichambre est une pièce voûtée assez sombre. Transformée en petite salle à manger, elle était réservée à l’intimité familiale. Le couvert y est mis avec de la vaisselle en porcelaine de Limoges provenant de l’impératrice Eugénie. Madame Chirac a choisi les tissus à fleurs.

Le salon de la chapelle dont les boiseries blanc et or recouvrent les murs évoquent la fonction première de cette pièce qui était donc une chapelle, éclairée par de petites ouvertures sur l’extérieur. Le président (1911-1974) Pompidou et son épouse y avaient installé un mobilier très contemporain que le président Giscard d’Estaing fit remplacer par un mobilier beaucoup plus classique de style Louis XVI que l’on voit aujourd’hui. Une jolie moquette à motifs floraux verts et roses le met en valeur. Sur la table basse est présenté un jeu d’échecs, cadeau de la République du Liban en 2012.

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