Pour récupérer la couronne d’Angleterre qui lui avait été promise par le roi Edouard, Guillaume décide d’envahir l’Angleterre et ordonne la construction d’une flotte composée de magnifiques bateaux effilés, souples et résistants, dont on voit les nombreux préparatifs (scènes 34 -37). Admirez l’élégant vaisseau de Guillaume superbement décoré à la proue et à la poupe (scène 38). Malgré un temps défavorable, la traversée s’effectue le 27 septembre avec plus de quinze mille hommes, quatre cents embarcations et plus de deux mille chevaux.

La flotte débarque dans le Sussex, au sud de l’Angleterre (scènes 39-40). Puis les normands se dirigent vers Hastings et y installent leur campement : les serviteurs préparent les viandes et le repas pour les combattants. Odon, évêque de Bayeux, préside à une table et bénit le repas (scènes 41-43). Le texte précise que Guillaume donne l’ordre de construire des fortifications pour assurer leur protection (scène 45) et il exhorte ses soldats à combattre courageusement l’armée anglaise (scène 51). La tapisserie décrit les chevaliers normands et les fantassins anglais dans un combat face à face soulignant leur courage militaire. Pour se battre, les guerriers sont vêtus de la même manière avec une cotte de mailles et portent le même casque conique avec un nasal protégeant le nez (scène 53). L’évêque Odon, un bâton à la main, rassure les combattants qui craignaient que Guillaume ne soit mort et encourage les jeunes soldats (scène 54). Harold est mortellement atteint d’une flèche dans l’œil et s’affale sur l’encolure de son cheval (scène 57). Les anglais prennent la fuite, c’est la débandade ! Harold et son armée sont vaincus le 14 octobre 1066. Ici s’arrête brutalement la tapisserie. Est-elle restée inachevée ou la fin a-t-elle été détruite ou perdue ? C’est un mystère qui suscite la curiosité des historiens. On suppose qu’elle aurait sans doute trouvé son épilogue dans une scène représentant le couronnement de Guillaume dans l’Abbaye de Westminster.

Indissociable de l’histoire de France et de celle de l’Angleterre, Guillaume a incontestablement marqué les siècles passés. Ayant régné d’une main de fer sur ces deux territoires à la fois, il laisse le souvenir d’un grand guerrier et d’un grand souverain. Constructeur de châteaux et de monastères, il lègue un patrimoine d’une immense richesse.
Maltraitée au cours des siècles, la Tapisserie de Bayeux est exposée dans un cadre digne d’elle. Son actuelle présentation est une véritable et incontestable réussite muséographique. Des tentures de cette époque, il ne reste que quelques morceaux, ce qui donne à cette tapisserie par sa rareté, une valeur exceptionnelle. En effet, elle permet de découvrir cette époque passionnante qu’est le Moyen Age en Europe.
Au sortir du musée, profitez de l’agréable parcours aménagé par la ville qui permet de marcher le long de la petite rivière qui la traverse et de découvrir son riche patrimoine architectural.

Amicalement,