Le musée propose également une rétrospective très intéressante de la sculpture à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, discipline très en vogue à cette période mais peu représentée dans les musées. Outre les œuvres de Camille Claudel, le musée présente entre autres les sculptures de trois grands artistes tombés dans l’oubli qui ont habité cette petite ville de Nogent-sur-Seine et qu’il réhabilite : Marius Ramus（1805-1888）, Paul Dubois （1829-1905）et Alfred Boucher（1850-1934）.

Ces diverses collections sont exposées dans un nouvel ensemble qui comprend la maison d’enfance de Camille Claudel et un bâtiment moderne de forme cubique conçu par l’architecte Adelfo Scaranello dont les grandes baies vitrées laissent pénétrer la lumière naturelle magnifiant ainsi les œuvres. Cet édifice ouvert sur la ville s’inscrit parfaitement dans le paysage historique et dans l’environnement de celle-ci. Le choix de la brique pour les façades, fabriquée selon les méthodes artisanales, renvoie à la terre, matière première du sculpteur.

A l’entrée du musée, le visiteur est accueilli par l’impressionnante et magistrale sculpture de Camille, Sakountala, 1836, drame indien qui évoque la passion amoureuse : les retrouvailles inespérées entre le prince Douchanta et Sakountala qui s’abandonne totalement dans les bras de celui-ci.
Le parcours du musée offre au visiteur une plongée exceptionnelle dans l’univers artistique où vécut Camille Claudel et permet de comprendre le contexte dans lequel celle-ci a commencé sa carrière.

Au rez-de-chaussée, il commence par l’âge d’or de la sculpture française de 1880 à 1914. En 1902, le sculpteur Alfred Boucher avec l’aide d’autres artistes crée le musée municipal de Nogent-sur-Seine dont le but est de faire connaître la sculpture aux jeunes artistes.

La première salle est consacrée aux œuvres des sculpteurs qui y ont participé notamment en donnant une partie de leur fonds d’atelier. Quelques portraits sont exposés : tout d’abord un autoportrait de Marius Ramus, un portrait en bronze de Vincenzo Gemito par Paul Dubois puis un plâtre d’Alfred Boucher doté d’une impressionnante barbe par Pierre Jamin (1872-1975). Mais Camille Claudel est également présente, ayant servi de modèle pour le chef-d’œuvre de grâce juvénile, Jeune fille lisant, 1879 ou 1882, d’Alfred Boucher et pour La France, 1902-1903, d’Auguste Rodin (1840-1917).