La Cité de l’architecture et du patrimoine d’une surface de 23 000 m2 se trouve sur la colline de Chaillot et bénéficie de ce fait d’une vue exceptionnelle sur la tour Eiffel. Son originalité est de regrouper dans un même bâtiment, l’aile ≪ Paris ≫ du prestigieux Palais de Chaillot, une institution qui comprend : un centre d’architecture, une école d’architecture, une bibliothèque spécialisée, un centre d’archives et un musée, le musée des Monuments français, ce qui en fait un des plus grands centres d’architecture au monde.

Les collections du musée des Monuments français sont exposées dans trois galeries permanentes :

• - au rez-de-chaussée, la galerie des moulages du XIIe au XVIe siècle expose un ensemble unique d’œuvres tant par leur dimension que par leur état de conservation.
• - au premier étage, la galerie d’architecture moderne et contemporaine présente la production architecturale française de 1851 à nos jours à travers un parcours thématique.
• - et la galerie des peintures murales et des vitraux montre des reproductions d’une série de fresques murales les plus représentatives de l’art mural français.

Dès l’entrée du musée dans le vaste hall, on peut voir de remarquables fresques de l’ancienne église abbatiale Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne). Ce sont des représentations de l’époque romane qui mettent en scène des épisodes bibliques (fin du XIe siècle-début du XIIe siècle).

En pénétrant dans le musée des Monuments français, on est impressionné par les moulages d’œuvres majeures appartenant au patrimoine français du XIIe au XVIIIe siècle magnifiquement mises en valeur et présentées dans un parcours chronologique. Les premières salles sont dédiées tout d’abord, à l’art roman du Languedoc (portail de l’église abbatiale de Moissac, vers 1120-1130) et notamment à celui particulièrement riche de la Bourgogne avec le tympan du portail occidental de l’église de la Madeleine, vers 1125-1130, à Vézelay qui montre le Christ majestueux habillé d’un admirable vêtement plissé serré ainsi qu’une maquette de l’abbaye de Cluny qui était une des plus importantes de la chrétienté occidentale. Dans la galerie parallèle aux grandes ouvertures donnant sur la tour Eiffel, suivent les églises de la région du Poitou, de la Saintonge et de la Provence romane dont on peut admirer l’immense portail central de l’église abbatiale de Saint-Gilles-du-Gard avec ses colonnes qui font référence à l’architecture antique.

Puis, découvrez l’art gothique dans la galerie éclairée par la lumière zénithale avec une très passionnante exposition-dossier réalisée en hommage à Notre-Dame (XIIe-XIVe siècle) de Paris qui vient de subir les ravages d’un incendie en avril 2019 et que le monde entier a suivi avec émotion. C’est le plus important sinistre qu’elle n’ait jamais connu. Cette exposition retrace l’histoire de ce monument emblématique de Paris, magnifique témoin de l’art de bâtir des cathédrales au Moyen-Age dont on peut admirer une remarquable maquette de l’édifice avant sa restauration par l’architecte Viollet-le-Duc (1814-1879). Lors de cette restauration (1844-1864) fort controversée, celui-ci y ajoute certains éléments dont la fameuse flèche avec à son sommet un coq contenant des reliques, qui fut détruite lors de l’incendie. Elle était entourée de seize statues monumentales réalisées par le sculpteur Adolphe Geoffroy-Dechaume (1816-1882). Heureusement déposées avant l’incendie, on en retrouve ici quelques exemplaires dont l’aigle de Saint Jean l’Evangéliste, l’ange de Saint Matthieu et la tête de l’apôtre Saint Thomas sous les traits de Viollet-le-Duc. Le coq retrouvé le lendemain de l’incendie est également exposé. Remarquez les déformations dont il a pâti lors de sa chute. Les reliques qu’il renfermait ont été préservées. Tout au long du chantier de restauration, la Cité présentera l’avancement des travaux avec les nombreuses questions qui se posent pour la reconstruction de Notre-Dame : à l’identique ou non et avec quels matériaux ?