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Musée des beaux-arts et d’archéologie, Besançonマダムの連載の一部(10館)は書籍でもお楽しみいただけます。 back Number
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Chers amis,

J’ai profité de l’occasion que me proposait un ami de me rendre au musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon à l’occasion du vernissage de l’exposition des œuvres de sa grande tante ≪ Juliette Roche, l’insolite ≫ (1884-1980), épouse du peintre Albert Gleizes (1881-1953). Bien qu’elle ait été l’élève de Maurice Denis et de Paul Sérusier et qu’elle ait participé aux avant-gardes du début du XXe siècle, Juliette Roche est une artiste discrète et méconnue que le musée se propose de faire découvrir au public. Nous y avons été accueillis par le Directeur des musées du Centre de Besançon, Nicolas Surlapierre et son assistant, Ilan Michel.

Située à l’est de la France, en bordure du massif du Jura et de la rivière du Doubs, la ville de Besançon se trouve proche de la Suisse. Labellisée ville d’Art et d’Histoire, elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco à cause de ses fortifications et de sa citadelle bâtie au XVIIe siècle par Vauban (1633-1707). Elle est également le berceau historique de l’horlogerie française. Au pied de la colline, la cathédrale est dotée d’une exceptionnelle horloge astronomique, construite en 1858, avec soixante-dix cadrans qui indiquent le lever et le coucher du soleil, les marées dans les ports français ainsi que les éclipses.

La ville de Besançon joue un rôle important dans l’histoire des musées français. En effet, c’est dans cette cité que voit le jour la plus ancienne collection d’œuvres d’art ouverte au public. En 1694, l’abbé Boizot lègue à la ville sa collection à condition qu’elle soit montrée au public deux fois par semaine. C’est en quelque sorte l’origine de l’idée de création d’un lieu présentant des œuvres d’art. Un grand nombre de musées datent de la Révolution française tel que le Louvre créé en 1794 soit un siècle plus tard. A partir de 1843, les collections enrichies de saisies révolutionnaires et de donations de collectionneurs locaux sont installées dans la nouvelle halle aux grains conçue dans un style néoclassique par l’architecte Pierre Marnotte (1797-1882). En 1849, le musée d’Archéologie rejoint la halle.

Au XXe siècle, à la suite de la donation de George et Adèle Besson en 1963, grands amateurs d’art moderne, comprenant plus de 300 œuvres dont 112 peintures (Bonnard, Matisse…) et des œuvres graphiques, la ville décide d’agrandir le musée. Elle fait alors appel à l’architecte Louis Miquel (1913-1986), disciple de Le Corbusier (1887-1965). Celui-ci réalise dans l’ancienne cour intérieure une structure en béton brut, en rupture complète avec l’architecture antérieure qui offre une grande place à la symétrie et aux arcs en plein cintre. Louis Miquel aime au contraire la dissymétrie et les formes cubiques : une succession de plans inclinés interrompus par des paliers mènent dans une grande continuité jusqu’à la partie supérieure et à l’atrium, lequel est recouvert d’une immense verrière diffusant la lumière naturelle dans tout le musée.

Afin d’adapter le musée aux normes contemporaines tout en conservant les deux architectures précédentes, la ville fait appel à l’architecte Adelfo Scaranello qui entreprend d’énormes travaux de rénovation. En gardant le béton brut, il conserve au musée tout son caractère original et toute sa modernité. Il donne une grande importance aux sources de lumière naturelle en créant des puits de lumière et en ouvrant de nombreuses fenêtres. En 2018, le musée est inauguré par le président de la République française, Emmannuel Macron.

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