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Chers Amis
A l'occasion d'un voyage dans les vignobles du Bordelais pour goûter les vins en primeur, nous avons passé, avec mon mari, quelques jours à Bordeaux qui est une des plus belles des grandes villes de France, très connue pour son architecture du XVIIIe siècle, sa gastronomie et son art de vivre!
  ▲Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, la cour
©A.de Montalembert
       

▲Pérugin, Vierge à l'Enfant entre saint Jérôme et saint Augustin, XVIeme siècle
©DGAC Bordeaux
Bordeaux nous a séduits car elle a retrouvé tout son faste et son classicisme raffiné du XVIIIe siècle - quand elle était un des ports les plus prospères de France - grâce au ravalement des façades de tous ses bâtiments et au réaménagement de ses quais majestueux le long de la Garonne. Seule touche de modernité et orgueil des Bordelais, son nouveau tramway alimenté par le sol....

Nous vous conduisons au musée des Beaux-Arts qui se trouve dans deux galeries situées de part et d'autre du jardin de l'actuel hôtel de ville, appelé Palais de Rohan, du nom de l'archevêque qui commanda sa construction, achevée en 1784.
         
Ce musée a été crée à l'initiative de Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul, pour y exposer les collections du Roi et des œuvres rapportées comme prises de guerre , notamment lors de la Campagne d'Italie. A la suite d'un incendie en 1870 qui le détruisit en partie, seize tableaux de Delacroix furent brulés et l'actuel musée fut reconstruit entre 1875 et 1881.

Le musée présente aujourd'hui une très riche collection des principaux courants de l'art occidental de la Renaissance à nos jours. Une partie de la collection de peintures du XXe siècle n'est pas visible pour cause de travaux, mais il reste cependant beaucoup de chefs d'œuvre à admirer.

▲Véronèse, Sainte Famille avec sainte Dorothée, XVIeme siècle
©DGAC Bordeaux
Ce tableau est exposé au musée des Beaux Arts de Caen durant l'exposition « Splendeur de Venise » (du 1er avril au 3 juillet 2006).
         
L'aile Sud regroupe les peintures depuis la Renaissance italienne jusqu'au XIXe siècle. De la Renaissance italienne nous avons aimé la Vierge à l'Enfant entre saint Jérôme et saint Augustin de Pietro Vanucci Perugino (1446-1523), ainsi que les tableaux du Titien (1488-1576) et de Veronèse (1528-1588), tous deux originaires de Venise.
Le musée possède également un important ensemble de peintures dites « caravagesques », dans la lignée du Caravage (1571-1610), grand peintre italien connu pour le réalisme de sa peinture et la maîtrise des contrastes entre l'ombre et la lumière. Le tableau Un maître et son élève du peintre Giovanni Do (1604-1656) en est un parfait exemple : l'utilisation de la lumière contrastée, obtenue par des couleurs sombres (bruns-rouges) rehaussées de touches claires, met l'accent sur les deux visages ainsi que sur les mains des personnages. Ce tableau est d'une très grande force !

Dans la peinture flamande, le tableau de Jean Ier Bruegel dit « de velours » La danse des noces, qui décrit une fête villageoise, nous a réjouis par la gaîté naturelle des villageois festoyant, dansant et jouant de la musique.
     

▲J.B.S. Chardin, Nature morte au carré de viande, 1730
©DGAC Bordeaux
La peinture hollandaise du XVIIe siècle est particulièrement bien représentée par de nombreux paysages. Cependant le portrait , exécuté par Frans Hals (1580-1660), d'un homme jeune dit l'Homme à la main sur le cœur portant un costume noir rehaussé par un col blanc en batiste (toile de lin très fine) est magnifique par la variété des noirs des différents ornements de sa tenue.

La peinture française du XVIIIe siècle comprend des œuvres de nombreux artistes, comme Chardin (1699-1779). Dans son tableau Nature morte au carré de viande (1730), nous redécouvrons ce peintre si novateur par sa technique et par ses sujets intimistes qui le différencient de ses contemporains : Chardin y dépeint également des objets de tous les jours sans aucun détail superflu. C'est ce qui fait son succès aujourd'hui.
         
Il nous a paru très intéressant de nous attarder devant le tableau du peintre bordelais Pierre Lacour (1745-1814) intitulé Vue d'une partie du Port et des quais de Bordeaux dits des Chartrons et de Bacalan (1806) représentant l'ensemble architectural du quai des Chartrons bordés par les riches demeures de négociants en vin qui n'ont pas changé depuis.

Une salle complètement réaménagée dans l'aile Nord du musée permet, grâce à l'exposition dédiée à la sculptrice Jane Poupelet (1874-1932), de consacrer le premier hommage, depuis sa mort, à cette artiste de grand talent et très en avance sur son époque en particulier par ses idées féministes.

Jane Poupelet fut une élève de l'école des Beaux-Arts de Bordeaux puis de l'Académie Julian à Paris (atelier où les femmes étaient acceptées). Elle fréquenta les cercles qui entouraient Rodin (1840-1917) et Bourdelle (1861-1929). Rodin, qui remarqua son talent, reconnut que, comme lui, elle avait trouvé " la beauté dans la simplicité" (d'où le titre de l'exposition).
     
De son enfance, Jane Poupelet a gardé un goût pour l'art animalier : ses sculptures animalières comme l'Ânon (1907) ou l'Ânesse de trois semaines, œuvre très populaire, le Chat accroupi (vers 1905), et le Lapin à l'oreille dressé (1905-1908) donnent une image réaliste des animaux, grâce à son travail et à son esprit d'observation. Ses dessins et ses croquis de lapins et de repas de lapin sont également là pour le prouver. Vous apprécierez sûrement sa sincérité et sa simplicité dans la recherche du vrai, y compris lorsqu'elle sculpte des nus féminins aux corps idéaux alors que ses dessins montrent des corps de femmes sans complaisance.
La sculpture Femme à sa toilette (1907-1910), qui représente une femme gracieuse et moderne, donne une image positive et féministe de la femme capable de tenir son rôle et son statut dans la société.

▲Jane Poupelet, Ânon, 1907, bronze
©M.A.I.A.D. Roubaix, photo A Le prince


▲Jane Poupelet, Femme à sa toilette, 1907-1910, bronze
©M.A.I.A.D. Roubaix, photo A Le prince
Pendant la Première guerre mondiale (1914-1918) Jane rejoint un service de la Croix Rouge et consacre alors son talent de sculptrice à modeler des masques pour des soldats au visage mutilé. C'est ainsi, pensait-elle, qu'elle apportait sa contribution à une œuvre humanitaire.

A travers cette exposition nous avons pu découvrir l'œuvre de cette grande artiste qui est parvenue à concilier pureté classique et grande modernité. Souhaitons que son œuvre soit reconnue par delà les frontières jusqu'au Japon.
         

  ▲Aile nord du musée des Beaux-Arts de Bordeaux
©A.de Montalembert
  ▲Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, portail d'entrée
©A.de Montalembert
  ▲Aile sud du musée des Beaux-Arts de Bordeaux
©A.de Montalembert
 

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Musee Info Plus d' infos
Adresse
 
2a cours d'Albert, 33000 Bordeaux
Tel
 
05 56 10 20 56
Fax
 
05 56 10 25 13
URL
 
www.bordeaux.fr
Accès
 
Tramway (la ligne A ou B) : arrêt Palais de Justice ou Hôtel de Ville
Stationnement :parc autos Mériadeck ou Saint-Christoly
Horaries
 
de 11h à 18h (sauf le mardi et les jours fériés)
Tarif
 
Collections permanentes :gratuit
Tarifs expositions temporaires :Plein tarif 5Euros/Tarif réduit 2,50Euros
Expositions
 
Jane Poupelet : la beauté dans la simplicité jusqu'au 04/06/06
Albert Bégaud du 22/06/06 au 01/10/06
Primitifs italiens et nordiques de la collection Marcadé jusqu'au 17/07/06
Plus d' infos
Au centre d'information, vous trouverez le catalogue de l'exposition Jane Poupelet, et pourrez recevoir une carte représentant la sculpture Baigneuse *ainsi qu'un dépliant du musée en anglais.
*ces cartes sont en nombre limité
 
  A propos de l' auteur...

Fille d'un amateur d'art et grand collectionneur, Anne de Montalembert a, dès sa jeunesse, été très sensibilisée par le monde de l'art. Avec son mari, le Comte Bruno de Montalembert, elle a continué cette tradition et culture familiales en s'intéressant au monde de l'art et de son marché par de très nombreux voyages et séjours à l'etranger, notamment en Europe. Elle est diplomée de l'Institut d' Etudes Supérieures des Arts (IESA).
 
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