Profitant d'une visite à des amis dans la région de Montpellier, capitale méditerranéenne de la région Languedoc Roussillon, nous nous sommes rendus au musée Fabre qui a réouvert ses portes en 2007 après quatre ans de travaux. Agrandi et restauré, il expose une des plus belles collections d'art occidental, de Rubens (1577-1640) à Soulages en passant par Courbet (1819-1877), artiste incontournable et chef de file de l'école réaliste dont il présente du 14 juin au 28 septembre 2008, une magnifique rétrospective.
Avant d'être présentée au musée Fabre, cette rétrospective a été exposée cet hiver à Paris au Grand Palais ainsi qu'au Metropolitan Museum de New York avec le fantastique succès que l'on sait.
Très facile d'accès, à trois heures de Paris avec le TGV, Montpellier est une ville très agréable et dynamique, baignée par la douce lumière méditerranéenne. Son centre étant entièrement piétonnier où seul circule un tramway silencieux, il est agréable de s'y promener en admirant les magnifiques hôtels particuliers et leurs superbes jardins. De la place de la Comédie, prenez l'esplanade, bordée de platanes et arrêtez-vous à une terrasse de café ombragée.
Pour rejoindre, de cette esplanade, le musée Fabre, laissez-vous guider par l'allée de figures géométriques noires et blanches, en marbre et granit, la Portée, œuvre d'un artiste français contemporain, Daniel Buren. Ainsi vous atteignez le vestibule aux couleurs fortes, rouge et rose, qui marquent une rupture nette avec la façade austère et classique du musée.
Le musée Fabre fut créé en 1825, grâce à la générosité de François-Xavier Fabre (1766-1837), peintre et élève de David (1748-1825) qui légua à sa ville natale, ses trésors amassés lors de son séjour en Italie. En 1828, après transformation et remodelage, l'hôtel de Massilian devient un musée dont Fabre est le premier conservateur. Son exemple sera suivi par d'autres donateurs, tous issus de la région de Montpellier dont Alfred Bruyas (1827-1877) à qui l'on doit la découverte de Courbet et l'acquisition de nombreuses oeuvres de l'artiste.
En 2005, l'exceptionnelle donation Soulages est une nouvelle chance du musée. Pour l'accueillir, il a fallu créer une nouvelle aile dont un des murs est une double paroi de verre, qui laisse passer une lumière blanche éclairant cet espace de très grande hauteur. La nuit, cette double peau se transforme en mur de lumière. C'est vraiment féerique.
Le musée permanent suit un parcours thématique. Au rez-de-chaussée, bien que l'on parte d'une cour dont l'accrochage est contemporain, la visite débute avec la collection Valedau de peintures flamandes et hollandaises du XVIIe siècle. Etant de petits formats, elles sont exposées dans de petits cabinets aux couleurs chaudes. La scène de genre y est particulièrement bien représentée avec des scènes d'auberge de David Teniers (1610-1690) commeTabagie (1640).
Pour accéder au premier étage, prenez l'escalier et admirez la jolie rampe en bronze dessinée par François-Xavier Fabre. La suite du parcours mène dans les espaces majestueux des bâtiments historiques. En passant par la salle du jeu de paume, reflet de la peinture de la Renaissance française et italienne, on peut apprécier l'école de Venise, illustrée par le fameux Mariagemystique de Sainte Catherine d'Alexandrie par Véronèse (1528-1588), éblouissante de beauté avec sa longue chevelure dorée et son lourd manteau de brocart noir et or.