Francais 日本語
オペラ・ガルニエ backnumber
informations 3 2 1

▲Fauteuils de velours rouge
©A. de Montalembert

▲La salle de spectacle
©Le Palais Garnier, Photos Jean-Pierre Delagarde/Opéra national de Paris

Autrefois, le pavillon ouest (côté rue Scribe) était réservé à l'Empereur : la double rampe devait permettre aux voitures du souverain d'accéder directement à l'étage de sa loge en toute sécurité. Actuellement, l'entrée des visiteurs se fait de ce côté, derrière une grande toile décorée car l'Opéra est en travaux. Pour une meilleure compréhension du Palais Garnier, je vous conseille vivement de suivre, en réservant à l'avance, une visite guidée (il en existe en anglais). Notre guide nous a menés directement à la grande salle qu'il était possible d'admirer, ce qui n'est pas toujours le cas : en effet, celle-ci est fermée lors des répétitions. Sachez toutefois qu'il est toujours possible de la voir pendant la pause déjeuner (se renseigner sur l'heure exacte).

Quel éblouissement que cette grande salle tant par son architecture (pour sa structure, Garnier a utilisé le fer, technique moderne à l'époque) que par sa décoration entièrement rouge et or ! De forme arrondie comme dans les théâtres italiens, elle offre sur cinq niveaux environ mille neuf cents sièges tous recouverts de velours rouge. Le rideau de scène de toile peinte imite une draperie à galons et pompons or. Au-dessus un cartouche rappelle la création de l'Académie de la Musique par Louis XIV en 1669.


▲Le plafond de Chagall
©ADAGP, Paris & SPDA, Tokyo, 2010, Chagall(R)
©A. de Montalembert

Au plafond, un gigantesque lustre, en bronze doré et en cristal, dessiné par l'architecte, pièce unique de sept tonnes et de huit mètres de hauteur participe à la magie des lieux par sa lumière rayonnante. Celui-ci met en valeur la peinture de Chagall (1887-1985) qui, à l'instigation de Malraux (1901-1976), ministre de la culture du Général de Gaulle, fut placée en 1964 sur l'ancien plafond noirci par l'éclairage au gaz. Elle évoque avec poésie des opéras comme la Flûte enchantée de Mozart (dans la partie bleue) et des ballets connus tels que le Lac des Cygnes de Tchaïkovsky (dans la partie jaune). Au milieu de ce festival de couleurs, on peut reconnaître de nombreux personnages dont Chagall lui-même ainsi que certains monuments parisiens (la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe et l'Opéra lui-même).

Tout concourt à faire de l'Opéra un lieu de mondanités. Autrefois, le spectacle se passait aussi bien sur la scène que dans la salle qui restait éclairée pendant la représentation. Le public regardait à la jumelle qu'elles étaient les belles élégantes qui se trouvaient dans les loges. Devinez qui est depuis 1875, l'occupant de la loge n°5 qui se trouve au-dessus de la porte de gauche ? C'est le fameux «Fantôme de l'Opéra ». Encore aujourd'hui des bals ou des galas y sont organisés. Notamment lors de la venue d'un chef d'État étranger, la garde républicaine présente les armes sur les marches du grand escalier, scène inoubliable à laquelle j'ai eu le privilège d'assister.


▲Le défilé du corps de ballet
©Le Palais Garnier, Photos Jean-Pierre Delagarde/Opéra national de Paris

Pendant notre visite guidée, sur le plateau d'une superficie de 1350 m2, les machinistes s'affairaient à la construction d'un décor original pour un ballet. Chaque année, à la réouverture de la saison des ballets en septembre ou lors de grandes occasions, le plateau peut être prolongé par l'ouverture du foyer de la danse, ce qui lui donne une profondeur de cinquante mètres. Celui-ci légèrement incliné, plus haut dans le fond, permet au public de bien voir les artistes mais c'est une difficulté pour les danseurs. Voir le défilé du corps de ballet de l'Opéra de Paris au grand complet, des petits rats aux danseurs étoiles, est un des plus beaux et des plus émouvants spectacles que je vous conseille vivement de voir.


Page suivante   Page suivante
haut de page