Fils d’un général, lui-même fils d’un marquis propriétaire d’une plantation à Saint-Domingue et d’une esclave noire au nom de «du mas» (d’où son nom), Dumas a donc du sang noir dans les veines, ce qui lui vaudra des critiques racistes tout au long de sa vie. Orphelin de père à l’âge de quatre ans, il vit en province avec sa mère, fille d’un aubergiste local. Sans ressources, il est obligé de travailler, dès l’âge de quatorze ans, comme clerc de notaire. A vingt et un ans, il part pour Paris et trouve un emploi à la bibliothèque du duc d’Orléans, ce qui lui permet de profiter de la vie parisienne. Sortant beaucoup et dormant peu, il fréquente assidûment les théâtres et devient un parfait dandy (homme élégant et raffiné). Il a de l’ambition et découvre qu’un des moyens rapides de réussite passe par la littérature et le théâtre. Sa carrière d’auteur dramatique commence avec Henri III et sa cour (1829)  et se poursuit triomphalement avec Antony (1831). Devenu riche et célèbre, il se lance dans des aventures hasardeuses (création de journaux, achat de théâtres) qui le ruineront. Pour payer ses dettes, il est obligé de travailler douze heures par jour, aidé de nombreux collaborateurs dont le plus connu, Auguste Maquet (1813-1888), participera à un grand nombre d’œuvres : certains ont pu même penser que c’était lui qui tenait la plume.

Dumas choisit les sujets historiques qui lui permettent, en créant de nombreux personnages fictifs, de donner libre cours à son imagination et ainsi de faire rebondir l’action. Voulant plaire au grand public, il utilise la presse pour faire paraître ses romans sous forme originale de feuilletons. Dès 1844, il connaît un succès sans pareil avec : les Trois Mousquetaires (1844), roman sur le thème de la jeunesse et de l’amitié dans lequel l’auteur s’inspire du roi Louis XIII (1601-1643) et de ses mousquetaires. Dévoués à la reine Anne d’Autriche (1601-1666), ceux-ci déjouent avec panache les pièges du ministre Richelieu (1585-1642) et de l’espionne Milady, ennemis de la reine. Par sa verve et son entrain, il rend ce récit d’aventures tellement passionnant qu’il en inventera une suite. Puis, le Comte de Monte-Cristo (1844-1845) raconte les aventures du héros, Edmond Dantès, injustement retenu prisonnier pendant quatorze ans au Château d’If dont il réussira à s’évader.

Ayant fait fortune, Alexandre Dumas rêve de s’installer à la campagne. Il s’y fait construire dans un magnifique parc, le fameux château de Monte-Cristo pour lequel il imagine les moindres détails et fait appel aux meilleurs décorateurs. De style néo-renaissance avec ses façades entièrement sculptées, ce bâtiment surprend par sa taille majestueuse et par son décor. Sur le fronton, figurent les armes des ancêtres et la devise personnelle de l’écrivain. Au-dessus de la porte d’entrée, un médaillon à son effigie accueille le visiteur tandis qu’au-dessus des linteaux des fenêtres sont sculptées les têtes des grands auteurs qu’il appréciait. Au sommet des deux tourelles sur les clochetons, on remarque ses initiales entrelacées.