Les salles suivantes sont des salles d'exposition qui abordent différents aspects du travail de l'artiste. Quelques dessins, signés Japh, pseudonyme que Cocteau employait pour les présenter à la presse, sont très amusants car il croque avec humour le monde qui l'entoure. Une magnifique peinture très colorée, Sommeil hollywoodien, montre un personnage dormant au côté d'un tigre et qui se trouve dans un monde imaginaire, peut-être dû à l'opium. Puis, la guerre de 14-18 est évoquée par un hebdomadaire, Le Mot, dont les illustrations anti-allemandes montrent les horreurs de la guerre. On aborde ensuite le grand cinéaste par de nombreuses photographies de tournage de films ou de films comme celle de Jean Marais en Bête (Lucienne Chevert, 1945) dans La Belle et la Bête. Sans oublier ses liens avec le théâtre et la création de pièces comme Orphée ainsi qu' avec le monde de la musique et quelques collaborations avec des compositeurs comme Stravinsky (1882-1971).

Une autre salle présente des portraits de l'artiste vu par ses amis. Trois dessins de Picasso, Modigliani et Lhote ainsi qu'un buste en marbre de Lipchitz le montre jeune dans les années 16-17 et 20. Le Portrait de Jean Cocteau (1912) par Jacques-Emile Blanche présente un jeune homme distingué et très élégant. La sérigraphie (1985), Jean Cocteau(1983), par Andy Warhol (1928-1987) dans les tons jaune, orange, violet et bleu le rend très présent. Il faut savoir que c'est une des personnalités les plus portraiturées du siècle !

En redescendant, prenez le temps de vous promener dans le joli jardin fleuri et d'aller, en traversant les douves, jusqu'au verger qui offre une belle vue sur la maison et l'église de Milly.

Mais ne quittez pas Milly-la-Forêt sans vous rendre, à la sortie de la ville, à la chapelle Saint-Blaise-des-Simples où Cocteau repose aux côtés de son compagnon Edouard Dermit. C'est en 1959 qu'il s'attèle à la décoration de cette charmante chapelle, seul bâtiment qui reste d'une léproserie du XIIe siècle, dédiée à Saint Blaise, évêque médecin qui soignait à l'aide de plantes, appelées ≪ simples ≫. C'est pourquoi l'artiste choisit le thème des plantes médicinales pour les fresques des murs. Admirez les deux superbes gentianes qui entourent la porte. Au fond de l'autel, la tête du Christ penchée avec sa couronne d'épines n'est que souffrance. De chaque côté, dans les niches, sont posées deux couronnes d'épines. Les deux chandeliers sont réalisés avec de simples fourches à foin. Remarquez un petit détail : la signature de Cocteau se trouve entre les pattes d'un chat ! Les vitraux, également dessinés par le poète, laissent passer une lumière très douce. Comme il l'aurait souhaité, le silence recueilli n'est interrompu que par la belle voix chaude de Jean Marais qui lit un très beau commentaire en français. Un remarquable petit jardin botanique, dans lequel on retrouve selon les saisons les plantes médicinales, participe à cette harmonie.

La maison et la chapelle contribuent à faire découvrir la personnalité originale de Cocteau, qui selon ses mots, se considère avant tout comme un poète. D'une intuition et d'un talent rare, il compte parmi les artistes français qui ont marqué le XXe siècle.
Amicalement,