Créé en 1801 par Napoléon Bonaparte, il a bénéficié d’un grand nombre d’œuvres d’art issues des saisies révolutionnaires et de la nationalisation des biens de l’Eglise que le Louvre ne pouvait pas contenir. En 1810, le musée achète la remarquable collection (1155 tableaux et 64 sculptures) du diplomate François Cacault (1743-1805) qui avait rassemblé de nombreux chefs-d’œuvre. Parmi ceux-ci, les trois tableaux de Georges de La Tour sont encore aujourd’hui l’un des points forts du musée sans oublier les œuvres de la Renaissance qu’il a rapportées d’Italie comme les magnifiques Pérugin. A partir de 1830, le musée se diversifie et achète les œuvres d’artistes vivants tels que Delacroix, Ingres ou Courbet. Pour présenter les collections de plus en plus importantes, l’architecte nantais Clément Marie Josso (1853-1928), construit le Palais des beaux-arts inauguré en 1900, selon le plan-type d’un musée du XIXe siècle : autour d’un patio central couvert d’une verrière est organisé un ensemble de galeries avec à l’entrée un large vestibule et un monumental escalier menant à l’étage. L’imposante façade extérieure avec ses colonnes ioniques bénéficie du réaménagement du parvis qui a rendu le musée plus accessible notamment par la suppression des grilles.

La rénovation ainsi que la nouvelle construction par le cabinet d’architectes anglais Stanton Williams, ont permis, outre la mise en valeur du Palais 1900, de rejoindre en passant par Le Cube, la chapelle de l’Oratoire, beau bâtiment baroque de couleur blanche qui accueille les expositions temporaires. Le Cube est un élégant édifice monolithique qui s’élève sur quatre niveaux, relié au premier étage à l’ancien palais par une passerelle suspendue dont le mur extérieur est constitué de fines plaques de marbre translucide et de verre laminé qui diffusent à l’intérieur une lumière douce. Son ouverture sur la ville par de grandes baies en fait son originalité. Ainsi les piétons peuvent de la rue admirer les collections.

Au rez-de-chaussée du Palais, la visite commence chronologiquement par l’art ancien avec les Primitifs italiens jusqu’à l’art de la fin du XVIIIe siècle. Dans la première salle, les trois œuvres du Pérugin (v.1445-1523) sont à l’honneur : les prophètes, Isaïe et David, XVe siècle, faisant sans doute partie d’un retable démembré entoure l’admirable Saint Sébastien et un saint franciscain, fin XVe siècle. Sur fond d’or finement ciselé se détache la figure du martyr Saint Sébastien, une flèche à la main évoquant sa mort par le fer. Ses vêtements ont des tonalités aux couleurs chaudes et harmonieuses ; justaucorps orange et cape de velours bleu. Sa délicate chevelure encadre un visage d’une grande douceur.