Le premier étage est l’étage noble bien qu’on y accède par la petite chambre de suite qui est très sobre. Les six chaises en noyer, toujours par Jacob-Desmalter, ont gardé leur tissu jaune qui a été simplement nettoyé. Par contraste la pièce suivante, le salon jaune, est éblouissante par son décor exceptionnel. Elle a conservé sa corniche d’époque Louis XVI et ses murs tendus de soieries jaunes agrémentées de macarons et de figures à l’antique tissées d’après les modèles de l’époque Empire. Le mobilier élégant aux lignes épurées comprend un canapé et huit sièges en bois peint blanc à palmettes et fleurons rechampis d’or, tendus de velours de soie jaune. Admirez le raffinement dans les détails, notamment les filets dorés sur les meubles !

Suit la pièce de repos qui parait bien austère par son aménagement dans le goût de l’époque Empire avec une chaise longue en noyer tapissée d’un tissu vert. De la galerie ornée de pots en faïence blanche et bleue remplis de fleurs, la vue transversale sur le lac d’un côté et le jardin potager de l’autre, est remarquable. Cette galerie mène à la maison du Billard. Trop fragiles et trop petits pour que l’on puisse y pénétrer, on aperçoit au travers de fenêtres, tout d’abord le très raffiné salon blanc. Cette merveilleuse pièce intime a conservé l’intégralité de son mobilier : ses bergères en gondole couvertes de damas à fleurs de liserons assorti aux tentures des murs. Par ailleurs, elle possède une table de trictrac en citronnier et une console en bois d’amarante. Puis, le boudoir faisant chambre à coucher, pièce encore plus petite, comprend un lit à deux dossiers recouvert d’un tissu assorti aux tentures des murs vert d’eau, des meubles (table vide-poche en citronnier, commode en noyer) et des objets délicats (paire de flambeaux en bronze doré). En redescendant, on arrive au salon du Billard, jeu qui était réservé aux hommes. Il a gardé sa couleur verte d’origine. La table de billard est restituée selon un modèle de 1776. Les sièges en acajou sont rehaussés de marchepied.

Derrière la maison de la Reine se trouve un petit bâtiment appelé le Réchauffoir comprenant plusieurs petites salles réservées aux services et au fonctionnement de la maison. L’une était destinée à la cuisine avec une immense cheminée qui permettait la cuisson des rôtis et des volailles avec un tournebroche qui fonctionnait à l’aide d’un système de contrepoids. Il y avait aussi un four à pain, un réchaud et une citerne. A côté se trouvent l’argenterie, le dressoir... C’est ici que sont préparés les repas servis dans la salle manger.

En sortant on passe par la “Laiterie de propreté”, la “Laiterie de préparation” ayant été détruite. C’est ici que la Reine venait déguster les produits laitiers (fromages, beurre, crème fraiche, glaces..). Cette pièce est entourée de consoles de marbre blanc avec en son centre une grande table de marbre refaite pour Marie-Louise.

La vie de Marie-Antoinette au hameau alimentera les critiques et l’hostilité de la Cour à son égard. On lui reprochera de jouer à la fermière, de dilapider l’argent public en frivolités et de mener une vie insouciante. Pour les fêtes, elle y recevait seulement un cercle d’amis. Les courtisans n’étaient pas conviés, ce qui attirait la jalousie. La population ne sachant pas ce qui s’y passait, ce lieu avait mauvaise réputation et était donc impopulaire.

Dans l’après-midi du 5 octobre 1789, Louis XVI demande à la Reine de rentrer à Paris. La vie de cour champêtre s’arrête brusquement et elle ne reverra plus son hameau. Lors de son procès, les révolutionnaires font du hameau un lieu de plaisir et de débauche. Par son destin tragique et par la haine qu’elle a provoquée, elle a profondément marqué l’histoire de France. De toutes les reines, elle fut à la fois la plus détestée à son époque et à l’heure actuelle, elle est sans doute la plus adulée et celle qui suscite le plus d’intérêt (films, séries, romans, expositions..).

Amicalement,