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Atelier Brancusi –Centre Georges Pompidouマダムの連載の一部(10館)が本になりました。 back Number
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Chers amis,

En plein cœur de Paris, on n'a plus à présenter le Centre Pompidou, musée d'art moderne mondialement connu et monument emblématique de l'architecture du XXe siècle. La grande place ou Piazza qui se trouve devant le musée constitue un élément très important car elle fait le lien entre les bâtiments modernes (Centre Pompidou et atelier Brancusi) et le quartier historique. Très fréquentée par de nombreux badauds et investie par des musiciens, des mimes et des saltimbanques, cette place joue parfaitement le rôle d'agora. Si le bruit et la foule vous importunent, n'hésitez pas à chercher le calme et la beauté artistique en entrant dans le discret et petit bâtiment aux murs blancs situé sur un des côtés de la place. Celui-ci abrite en effet l'atelier Brancusi, espace caché et intime, idéal pour apprécier les œuvres de l'artiste. Quelques marches, en contrebas de la rue Rambuteau, vous y mènent et nous vous proposons d'y faire une pause avant de repartir dans le tourbillon parisien.

Constantin Brancusi (1876-1957), artiste de l'école de Paris est un des sculpteurs les plus importants et les plus influents du XXe siècle. Se dégageant des mouvements artistiques de son époque et toujours en recherche de forme pure et parfaite, celui-ci introduit l'abstraction dans la sculpture.
Fils de petits paysans de Roumanie, Brancusi est dès son plus jeune âge berger dans la montagne. Après avoir exercé de nombreux petits métiers, il entre en 1898 à l'Ecole des Beaux-arts de Bucarest. Ayant obtenu son diplôme en 1902, il part pour Munich puis pour Paris où il s'inscrit en 1904 à l'Ecole nationale des Beaux-arts. En 1907, il passe un mois dans l'atelier de Rodin mais se détache de l'influence de ce dernier en créant son propre style très dépouillé. Dès 1916, il s'installe dans un atelier du quartier de Montparnasse. Au fur et à mesure des années et de ses besoins, il change successivement d'emplacements en restant toujours dans le même quartier. C'est dans ces différents ateliers du XVe arrondissement qu'il créera la plus grande partie de son œuvre.

Ayant choisi de tailler directement dans la pierre et le marbre, il va développer pendant plus de quarante ans, les mêmes thèmes (le Baiser, l'Oiseau, les Coqs, la Colonne sans fin…), en recherchant la perfection. Il pousse l'épure jusqu'à l'extrême et intègre le socle à la sculpture en supprimant toute idée de hiérarchie entre les parties supérieures et inférieures de l'œuvre. Soucieux de la situation de ses sculptures dans l'espace, il les change de socle, de position et de lieu puis les photographie. Dès 1920, il fait visiter lui-même son atelier.

A partir de 1926, son style qui ne correspondait pas aux conceptions traditionnelles de la sculpture est vivement critiqué, ce qui lui crée des difficultés pour vendre son art aux Etats-Unis. Mais en 1928, il gagne dans ce pays un procès retentissant : ses sculptures sont enfin considérées comme des œuvres d'art et non pas comme de simples pièces de métal assujetties à la taxe sur les objets utilitaires. Sa conception de l'art qui consiste à représenter des idées abstraites plutôt qu'imiter la nature est enfin reconnue.

En 1950, ses ateliers subissent de fortes dégradations et doivent malheureusement être fermés. En 1956, à sa mort, il lègue la totalité de ses ateliers à l'Etat français à la charge pour ce dernier de les reconstituer tels qu'ils étaient au jour de son décès. En effet, le sculpteur ne souhaite pas que soit dispersé l'ensemble artistique que forment ses sculptures dans leur environnement. Il accorde une grande importance à leur présentation dans l'espace et à la combinaison des socles, chaque œuvre devant occuper une place bien définie. En les disposant différemment, il crée ainsi des œuvres nouvelles. A tel point qu'à la fin de sa vie, lorsqu'il vend une de ses pièces, il la remplace par son tirage en plâtre et l'atelier devient une œuvre d'art à part entière.


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