Ce musée présente également une magnifique collection d’enseignes anciennes, un important mobilier, des objets d’art décoratif, des œuvres et des archives concernant la Révolution française… De nouvelles salles ont été créées au sous-sol pour les collections de la Préhistoire au 16e siècle et au premier étage, pour celles consacrées au 19e siècle. Au vu de l’importance et de la diversité des collections, je vous propose de présenter le musée Carnavalet en deux lettres : la première concernant les collections de la Préhistoire à la Révolution et la deuxième, celles de la Révolution à nos jours réunies essentiellement dans l’hôtel Le Peletier Saint-Fargeau.

L’hôtel Carnavalet doit son nom à la déformation du nom Madame de Kernevenoy qui acheta l’hôtel en 1572. Construit entre cour et jardin, l’hôtel est typique des hôtels ≪à la française≫ avec un corps de logis central, un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage et des combles. Entre 1658 et 1661, l’architecte François Mansart (1598-1666) surélève la façade sur rue et les deux ailes latérales. En 1677, la marquise de Sévigné (1626-1696) s’y installe et y a habite pendant une vingtaine d’années. La célèbre écrivaine raconte dans son abondante correspondance à sa fille, la vie politique, mondaine et littéraire à l’époque de Louis XIV.

Classé monument historique en 1845, il est acheté en 1866 à la demande du baron Haussmann par la ville de Paris pour en faire un musée. Entre 1880 et 1920, plusieurs extensions sont créées qui intègrent des éléments de bâtiments anciens : l’arc de Nazareth du 16e siècle avec sa majestueuse grille d’entrée aux armes de la ville de Paris (1889), ouvrant sur la rue des Francs-Bourgeois et la somptueuse façade du bureau des marchands drapiers du 17e siècle donnant sur le jardin aux parterres de broderie à la française. En entrant dans la cour d’honneur, le visiteur est accueilli par l’importante statue de Louis XIV, 1689, exécutée par Antoine Coysevox (1640-1720) pour la cour de l’ancien Hôtel de Ville de Paris, remontée ici en 1890. Admirez à l’arrière-plan la belle façade ornée de quatre sculptures représentant les saisons, attribuées à Jean Goujon (1510-vers 1567), lesquelles sont surmontées des signes du zodiaque. Au début du 20e siècle, grâce à de nouvelles extensions, le musée se développe selon un plan en quadrilatère divisé en quatre cours intérieures dans lequel il n’est pas facile de se repérer. Aussi pour la visite, n’oubliez pas de prendre le plan guide absolument indispensable.