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A deux heures de train
de Paris, dix minutes en voiture de la mer et des plages
dites « du Débarquement », et située
sur la route du Mont Saint Michel, Caen est une destination
culturelle et touristique incontournable.
Bien que cette ville fut en partie détruite pendant
la deuxième guerre mondiale, il reste de somptueux
monuments à visiter comme « l'Abbaye aux
Hommes » des XIe, XIIIe et XVIIe siècles
où se trouve la tombe de Guillaume le Conquérant
(1028-1087), célèbre par sa conquête
de l'Angleterre. |
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▲L'Abbaye
aux hommes
©Guichard / Office de Tourisme de Caen |
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▲Les remparts
du Château et l'église Saint-Pierre
© Guichard / Office de Tourisme de Caen |
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Le choix de
notre visite du musée des Beaux-Arts de la ville
de Caen fut motivé par l'exposition temporaire
« Splendeur de Venise » qui a été
décrétée « Manifestation d'intérêt
national » par notre Ministre de la Culture.
Ce musée, bombardé en 1944, fut reconstruit
en 1970 dans l'enceinte du château-fort de Guillaume
le Conquérant. Les collections de peintures avaient
heureusement été préservées
et retrouvèrent leur place dans ce nouveau musée
qui, en 1994, fit l'objet d'une réhabilitation
et d'une restructuration complète .
Son architecture moderne et sobre est une réussite,
le musée s'intègrant parfaitement à
l'enceinte des murs fortifiés du château-fort.
Les peintures du XVe siècle au XXe siècle
sont exposées dans une succession de galeries et
de grandes salles monumentales, dans lesquelles la lumière
est très présente. Du patio central l'on
peut admirer à la fois les peintures modernes et
anciennes. Durant le parcours des salles dédiées
à la peinture ancienne, le regard peut ainsi plonger
vers les salles consacrées aux XIXe et XXe siècles.
Ce qui est très original !
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Dans la riche collection
de peinture européenne, la peinture italienne des
XVe et XVIe siècles est particulièrement
bien représentée (Pérugin, Véronèse,
Tintoret). Nous avons en particulier apprécié
l'admirable chef d'œuvre du Pérugin (1445-1523) le mariage de la Vierge (1504), représentation
harmonieuse due à l'équilibre entre le dessin
et la couleur. |
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▲Vue extérieure
du musée
© Musée des Beaux-Arts de Caen. |
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Pour le XVIIe siècle,
citons parmi les peintres français, Philippe de
Champaigne avec son tableau le Vœu de Louis XIII (1637)- commandé par Louis XIII pour la cathédrale
de Notre Dame de Paris- et Charles Le Brun avec son Allégorie
de la charité (vers 1642-1648).
Dans les salles XVIIIe siècle sont notamment exposés
des portraits et des paysages de Rigaud, Boucher, et Lancret..
: Pour le XIXe siècle, il faut admirer les peintures
romantiques de Géricault, Chassériau ; les
oeuvres de Courbet, et les peintures impressionnistes
(Monet entre autre) et, pour le début du XXè,
des tableaux de Vuillard, Bonnard, Marquet ou Van Dongen.
Quant à la peinture moderne et contemporaine, elle
est regroupée autour de grands thèmes, tels
l'allégorie, l'espace, la lumière, avec
des oeuvres de Balthus, Joan Mitchell (Champs 1990), Vieira
da Silva (Ariane 1978).
Signalons enfin que le musée renferme une des plus
riches collections d'estampes d'Europe avec plus de 50.000
estampes. |
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▲Jacopo
Robusti, dit Tintoret
(1518/1519 - 1594)
Danaé Musée des beaux-arts de Lyon
Huile sur toile. 142 x 182,5 cm
Photo Studio Basset |
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Actuellement le musée des Beaux-Arts
de Caen propose l'exposition «Splendeur de Venise»
(1500-1600) qui réunit une sélection de
120 peintures et dessins de l'Ecole vénitienne
du XVIe siècle, provenant de diverses églises
de France et de nombreux musées parmi lesquels
le Louvre.
Rappelons qu'au XVIè siècle la Cité
des Doges est une grande puissance économique,
politique et commerciale. C'est une République
dynamique gouvernée par des marchands qui ont le
goût du beau, l'amour de l'art et le sens du faste.
La peinture est dominée par trois artistes majeurs
: Le Titien, Véronèse et Le Tintoret.
Cette exposition aborde tous les genres dans lesquels
la peinture vénitienne excelle : le paysage, le
portrait, l'allégorie profane et sacrée.
Comment ne pas être séduit par les couleurs
lumineuses et éclatantes de ces tableaux ! |
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La lumière est partout,
et quel plaisir d'admirer ce goût pour le faste,
les brillants effets d'architecture, les trompe-l'œil,
les brocarts et le chatoiement des étoffes.
L'exposition fait également une place importante
aux dessins de l'Ecole Vénitienne, et démontre
ainsi que ces peintres, qui utilisaient beaucoup la couleur
dans leurs tableaux -ce qui leur a été reproché
aux XVIIe et XVIIIe siècles- savaient aussi remarquablement
bien dessiner. |
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Une oeuvre de Lorenzo
Lotto (1480-1557), peut-être moins connu que les
autres peintres vénitiens, nous a émus par
son histoire et son sujet. Ce tableau, qui représente
le visage douloureux du Christ portant la croix, fut acquis
par un brocanteur dans un débarras de grenier d'un
couvent de religieuses, puis revendu à un antiquaire
qui le fit identifier, et le musée du Louvre l'acheta
en 1882. Quel itinéraire !
Venons-en aux maîtres incontestés de ce Siècle
d'Or !
Tout d'abord, la figure dominante : Le Titien (1490-1576)
qui va imposer un nouvel idéal de beauté
puisé dans la réalité, et dépasser
la simple imitation de la nature. Une grande harmonie
se dégage de son chef d'oeuvre la Vierge au
lapin (1525-1530) où se côtoient les
couleurs vives : des verts différents pour le paysage,
des rouges pour la robe de la Vierge, et des blancs immaculés
pour le lapin symbolisant la virginité. |
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▲Lorenzo
Lotto(1480-1557)
Le Portement de Croix
1526
Paris - Musée du Louvre
Huile sur toile. 66 x 60 cm
Photo René Gabriel Ojéda
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Véronèse
(1528-1588) incarne la gloire picturale de Venise. Il
réalisa d'immenses tableaux religieux pour les
églises de Venise et des compositions mythologiques
et historiques pour les Palais de patriciens. Son tableau Bethsabée au Bain (vers 1575) -commande
qui fit partie des collections de Louis XIV- en est un
parfait exemple. Il relate un thème mythologique
avec des personnages majestueux dans un cadre architectural
où abondent portiques et colonnes. Véronèse
est un immense coloriste, avec les rouges et les ors du
lourd manteau de l'homme, les mauves et les gris de la
robe de la femme, et la blancheur des marbres du Palais.
Quel éblouissement pour les yeux ! |
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▲Paolo
Caliari, dit Véronèse(1528-1588)
Bethsabée au bain
vers 1575
Lyon - Musée des beaux-arts
Huile sur toile. 232 x 242,5 cm
Photo Studio Basset |
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Quant au Tintoret
(1519-1594) c'est une personnalité très
différente, qui n'a jamais quitté Venise.
Rival du Titien, il était aussi un très
grand coloriste que l'on peut admirer dans son tableau
de Danaé dont les textures rouges et brunes
avec des reflets soyeux sont magnifiques.
Pour conclure, Venise connut, au XVIe siècle, son
véritable Age d'or sur le plan artistique. Avec
Rome et Florence, elle s'impose comme l'une des grandes
capitales que tout artiste désire connaître
et - cette exposition en est une preuve- l'engouement
pour l'Ecole Vénitienne et sa « splendeur
» n'a jamais faibli !
Très agréable lieu de détente et
de rencontre à l'intérieur du musée,
le restaurant « Café Mancel » (du nom
d'un grand donateur) vous attend et vous propose des spécialités
normandes comme la tarte aux pommes flambées au
calvados. Nous sommes sûrs que vous apprécierez...
Recevez mes amitiés les plus sincères, |
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