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Aujourd'hui, en France, avec l'engouement suscité par l'ouverture à Paris du musée du Quai Branly, les Arts premiers sont à la mode et un grand nombre de musées régionaux tels que Rennes, Rochefort, Rouen, Toulouse... organisent des expositions sur ce thème.
Déjà au début du XXe siècle, certains artistes (Braque, Vlaminck, Derain...) collectionnaient des œuvres d'art africain. Exposées dans leurs ateliers, ces oeuvres contribuèrent à exercer une grande fascination et à influencer de nombreux artistes comme Picasso, Matisse.... |
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▲Façade de Musée Dapper
©A. de Montalembert |
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▲Façade de Musée Dapper
©A.de Montalembert |
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A Paris, un charmant musée, ouvert en 1986, a beaucoup apporté à la connaissance des arts africains:c'est le musée Dapper, dont la visite est indispensable à tout amateur d'art africain.
Il est situé dans une rue calme du XVIème arrondissement entre la célèbre et élégante avenue Foch, d'une largeur exceptionnelle, bordée d'hôtels particuliers et d'immeubles de standing et l'avenue Victor Hugo dont les boutiques sont à la hauteur de la clientèle "chic" du quartier.
Ce musée, très accueillant, se trouve dans un petit hôtel particulier construit en 1910 et réhabilité en 2000. Il a été rénové d'une manière sobre et simple qui met admirablement en valeur les objets exposés. |
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A la promotion des arts africains s'ajoutent tous les autres aspects culturels des diasporas issues du continent noir. En effet, les populations noires d'Amérique du Nord étaient à l'origine des esclaves venant d'Afrique. Ces populations formèrent une communauté importante avec sa propre identité et sa propre culture qui se traduit encore actuellement dans l'écriture, la peinture, la sculpture ou le théâtre. Le musée se consacre donc aussi à développer la connaissance de la culture de ces différentes diasporas qui émigrèrent à travers le monde. |
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▲Avenue Foch
©A.de Montalembert |
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Jusqu'au 22 juillet 2007 le musée présente une exposition au titre évocateur «Gabon, présence des esprits» sur l'art de la sculpture au Gabon.
Le Gabon est situé en Afrique équatoriale, ouvert sur l'océan atlantique, traversé par un fleuve, l'Ogooué, long de 1200 km et dont le bassin couvre presque tout le pays. Les Gabonais sont d'ailleurs appelés fréquemment «les peuples du bassin de l'Ogooué». La population d'environ un million d'habitants comprend une quarantaine d'ethnies venant de différentes migrations: les Fang, les Myene, les Kota au Nord, les Punu, les Vili au Sud. Malgré la colonisation française qui provoqua de nombreux bouleversements, ces ethnies réussirent à transmettre leurs croyances, leurs coutumes et leurs systèmes d'organisation sociale et politique jusqú à nos jours.
Les trois quarts du pays sont recouverts d'une forêt très dense, source de grande richesse avec ses bois d'ébène, d'acajou et d'okoumé. Le Gabon est ainsi devenu l'un des centres les plus importants où s'est développé l'art de la sculpture. |
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▲PUNU GABON
Masque mukuyi
©Archives Musée Dapper - photo Hughes Dubois. |
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A travers cent trente objets exceptionnels sont représentés les styles les plus importants du Gabon dans une exposition qui donne ainsi une vision d'ensemble des modes d'expression des savoirs ancestraux gabonais.
En pénétrant dans la salle du musée où seuls sont éclairés les masques et les figures de reliquaire, nous sommes touchés par leur présence qui s'impose et c'est dans un silence respectueux que nous admirons ces sculptures utilisées lors des cérémonies cultuelles.
Tout d'abord les masques au style si différent selon les tribus étaient utilisés lors de rites funéraires ou de fêtes officielles.
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Nous sommes très sensibles à ces masques blancs dont la couleur provient du kaolin. Chez les Punu, les masques ont une coiffure surprenante, le visage est très expressif avec une bouche aux lèvres épaisses (Punu Gabon - masque mukuyi). Il en émane une grande douceur, ce qui pourrait faire penser qu' une figure féminine aurait pu servir de modèle.
Par contre chez les Vuvi et les Fang (Fang Gabon - masque ngil) la forme des masques est plus stylisée et dépouillée.
La terre argileuse blanche est encore utilisée actuellement par les hommes et les femmes notamment lors des rites du bwiti. |
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▲FANG GABON
Masque ngil
Musée Dapper, Paris
©Archives Musée Dapper - photo Hughes Dubois |
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▲FANG / GABON
Tête nlo byeri, associée à son reliquaire
nsekh byeri
Musée Dapper, Paris
© Archives Musée Dapper
photo Gérald Berjonneau. |
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Les figures de reliquaire, liées au culte des ancêtres sont certainement les œuvres les plus connues de l'art de la sculpture au Gabon.
Pour les Gabonais, la mort ne sépare pas les familles et les membres d'un même clan. Les vivants et les morts sont liés par le culte des ancêtres qui s'appuie sur un objet essentiel:la boite-reliquaire. Le réceptacle sacré fabriqué en écorce,en vannerie ou en peau était destiné à recevoir les crânes et les ossements d'un chef, d'un guerrier ou de toute autre figure importante. Après le décès de la personnalité, les os étaient nettoyés et enduits de poudre rouge de padouk et placés dans le réceptacle. Les figures du reliquaire veillaient sur ce contenu sacré. |
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Au premier étage sont présentés d'autres objets cultuels utilisés lors de la célébration des rites du bwiti (voir le documentaire diffusé sur ce sujet dans le musée). Les harpes et les cloches sont dotées d'un visage humain tout en finesse et délicatesse, et les cuillers ont des manches admirablement sculptés. Ces objets sont de véritables œuvres d'art sculptées avec soin par des artistes bien qu'ils puissent être utilisés aussi bien pour la vie quotidienne que lors de célébrations cultuelles.
En organisant des expositions différentes chaque année, le musée Dapper contribue ainsi au développement de la diffusion de la culture du continent africain.
Un espace dans le musée est réservé à l'art contemporain. Il présente le travail de Myriam Minhindou, d'origine gabonaise. Les œuvres originales, photos ou sculptures en savon sont le fruit d'une grande recherche esthétique en quête de liberté même si elles dérangent (mains liées - attachées - piquées). |
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▲Myriam Mihindou Série «Division plastique»,
1999-2000, île de La Réunion
Photographies argentiques couleur. 24 x 36 mm
©ADAGP, Paris 2006. Courtesy Galerie Trafic, Ivry-sur-Seine |
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Lors de votre passage à Paris, il y aura toujours au musée Dapper une exposition digne d'intérêt à ne pas manquer et dont la visite sera une bonne introduction à la découverte des arts africains.
Le musée Dapper se révèle être aussi un charmant et original lieu d'accueil, d'échanges et de rencontre d' œuvres et d'artistes contemporains grâce à son théâtre, sa librairie et surtout son café accueillant, confortable et calme, propice aux confidences.
Recevez mon amical souvenir. |
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▲Café de Musée Dapper
©A.de Montalembert |
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▲Librairie de Musée Dapper
©A.de Montalembert |
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▲Rue Paul Valery
©A. de Montalembert |
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▲FANG GABON
Figure de reliquaire eyema byeri
Musée Dapper, Paris
©Archives Musée Dapper
photo Hughes Dubois. |
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