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▲Chambre à coucher de Madame
©A. de Montalembert

A côté, la chambre de Madame est d'un très grand raffinement. Elle comprend un rare et exceptionnel chiffonnier, vers 1780, estampillé Guillaume Kemp, composé de neuf tiroirs (ce qui est nouveau) joliment décorés de motif de branche fleurie, permettant de ranger un grand nombre de vêtements. Un piano-forte en vernis martin et quatre chaises d'époque Louis XVI à motifs de lyre sont le témoignage qu'à cette époque, la musique faisait partie de l'éducation des dames de la bonne société. Derrière le lit se trouve une charmante petite table « en chiffonnière », vers 1780, dont les deux tiroirs sont plaqués d'amarante et de citronnier. Elle fût exécutée par Charles Topino, ébéniste très connu pour ses jolis petits meubles.


▲Salon doré
©Mairie de Versailles

La pièce la plus somptueuse de l'hôtel est le salon doré qui a conservé ses lambris d'origine (Louis XV) rehaussés d'or. Son mobilier complet (ce qui est rare), estampillé Jean Baptiste Sené (1748-1803), principal fournisseur du garde meuble royal, comprend six fauteuils, un canapé et un écran de cheminée, tous recouverts de soie aux reflets dorés. Monsieur et Madame recevaient à l'occasion de soirées musicales autour de l'élégante harpe sculptée et décorée par J. H. Nederman (1735-1799) un des ébénistes de la reine Marie-Antoinette. S'en suit le cabinet de travail de Monsieur, sans doute celui de l'entrepreneur des Bâtiments du Roi qui a construit l'hôtel. Sa présence est évoquée par quelques briques posées par terre. Ici, les fauteuils sont typiquement d'époque Transition (Louis XV-Louis XVI) : les pieds et les bras galbés sont Louis XV et les dossiers à la ligne simple sont Louis XVI. L'exceptionnel secrétaire en armoire, vers 1750, a la particularité de porter trois estampilles dont celle de Roger Vandercruze dit Lacroix (1728-1799), ébéniste également très réputé. Il présente les caractéristiques du style Louis XV avec ses motifs décoratifs de corbeille fleurie sur l'abattant, les vantaux et les côtés. Le bois a été choisi soit en fonction de sa couleur naturelle soit il a été teinté, gravé ou ambré. Le travail de marqueterie et de placage y est admirable.


Louis XVI, 18e siècle, Augustin Pajou
©RMN / Agence Bulloz

Outre l'univers de la bourgeoisie versaillaise au XVIIIe siècle, le musée présente une très intéressante collection de Beaux-Arts avec une place prépondérante à la sculpture. Dès le rez-de-chaussée, dans la première salle à droite, entre deux fenêtres, le visiteur est accueilli par le buste de Louis XVI en costume d'apparat avec ses décorations, réalisé par Augustin Pajou (1730-1809). C'est un des portraits officiels du roi. Une salle entière est réservée à Jean-Antoine Houdon (1741-1828), célèbre sculpteur versaillais. En son milieu se dresse Diane chasseresse, une des œuvres les plus connues de l'artiste. Ici, c'est sa réduction en plâtre, façon terre cuite, qui porte le cachet de l'artiste remarquable par sa grâce et sa simplicité. J'ai également été séduite par le charmant buste de Sabine Houdon, fille de l'artiste alors âgée de quatre ans. Celui-ci frappe par la fraîcheur et la spontanéité de l'expression du visage auréolé de belles boucles tombant sur ses épaules avec délicatesse. Quant au plâtre de la fameuse sculpture de Voltaire assis, drapé à l'antique, il représente le célèbre philosophe à la fin de sa vie, le visage émacié et sans perruque. Cette œuvre est impressionnante de réalisme.


Diane chasseresse, Jean-Antoine Houdon, 1790
©Musée Lambinet

Sabine Houdon (1787-1836), fille aînée du sculpteur, à l'âge de quatre ans,
1791, Jean-Antoine Houdon
©RMN / Gérard Blot

Voltaire assis, 1778, Jean-Antoine Houdon
©A. de Montalembert

Vue du château de Versailles en 1668 avec Louis XIV et une compagnie de Mousquetaires, 17e siècle, école d'Adam Frans Van der Meulen
©RMN / Jean Popovitch

Le deuxième étage est consacré à l'histoire de Versailles avant et après la révolution de 1789. Le musée possède d'intéressantes vues de la ville et du château sous l'Ancien Régime. Une des plus anciennes représentations est la peinture par Adam Frans Van der Meulen (1632-1690) Vue du château de Versailles en 1668 avec Louis XIV et une compagnie de Mousquetaires. Celle-ci montre que le château n'est, à cette époque, que le pavillon de chasse de Louis XIII et que le parc n'est pas encore dessiné. Dans une table vitrine sont exposées dix huit petites miniatures d'une grande finesse qui illustrent le château et le parc à l'époque de Louis XVI. Ce sont en fait, de précieux boutons de redingote. Dans la dernière salle d'avant 1789, on trouve d'intéressantes plaques de cuivre de la manufacture de Nantes vers 1785 - 1790 qui ont été gravées pour l'impression des célèbres toiles de Jouy. Le musée en possède six, ce qui est rare, car la plupart ont été fondues.


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