Situé en retrait à deux pas de l’agitation du port, il présente, à travers un choix d’œuvres remarquables, un panorama unique des mouvements pointilliste, nabi et fauve qui ont marqué l’histoire de la peinture en France. Créé en 1922, il trouve sa place dans une chapelle du XVIe siècle reconvertie en musée et rénovée dans les années 1950 dans le goût de l’époque. En accueillant les chefs-d’œuvre de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, il rappelle que Saint-Tropez a été un foyer très actif de l’avant-garde picturale. En effet, de nombreux artistes (Matisse, Cross, Bonnard…) s’y retrouvent grâce à Signac (1863-1935) qui s’y installe dès 1892, pendant plus de vingt ans. La lumière exceptionnelle de la région aura une grande influence sur leur peinture les amenant à révolutionner leur palette et leur technique.

En entrant dans la chapelle, on remarque que les espaces, de la nef centrale au chœur et aux bas-côtés, ont été conservés soulignant ainsi la destination première de l’édifice. Cependant pour permettre à la lumière méditerranéenne d’y pénétrer, des ouvertures ont été aménagées au travers desquelles on aperçoit le magnifique paysage avec le port, les bateaux, la mer et, en arrière plan, le massif montagneux des Maures. Ainsi, les peintures qui ont immortalisé Saint-Tropez et ses environs, peuvent être exposées dans la lumière où elles ont été conçues, ce qui est tout à fait rare. En arrivant dans la grande salle du premier étage, ce qui frappe tout d’abord en jetant un rapide coup d’œil à l’ensemble des tableaux exposés, c’est leurs couleurs éclatantes.

Le néo-impressionnisme, courant de la fin du XIXe siècle, est représenté par une œuvre de son chef de file, Georges Seurat (1859-1891), Etude pour le Chenal de Gravelines, 1890, qui est la plus ancienne toile du musée. Ce peintre, influencé par la découverte scientifique des effets d’optique, révolutionne la peinture en élaborant une nouvelle méthode picturale : le pointillisme. Il emploie des petites touches de couleur nettement séparées qui, observées à une certaine distance, restituent l’impression de luminosité.