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▲The National Art Center, Tokyo. |
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MMF : Pour l'exposition d'art contemporain, et en particulier des installations, apprenez-vous beaucoup au contact des créateurs eux-même ?
J-P Ameline:Je pense que pour comprendre leur oeuvre c'est très utile. Mais on peut avoir à remonter une installation sans la présence de l'artiste, qui ne peut pas être partout à la fois. De nos jours, les artistes ne restent souvent pas dans la même ville. Autrefois, quand ils étaient arrivés à Paris, c'était le « terminus », y compris pour les artistes des années 60' dont beaucoup vivent toujours à Paris. A partir des années 80' les artistes passent 5 ans à Paris, 5 ans à Berlin, 5 ans à New-York etc... et ils ne vont pas revenir de Berlin ou New-York pour refaire l'installation. |
Au moment de l'achat d'une installation, en principe, on demande à l'artiste un mode d'emploi très précis, y compris des moyens techniques et audio-visuels qu'il utilise. Ce n'est pas toujours évident, mais heureusement nous avons dans nos équipes des installateurs qui ont été en contact avec l'artiste au moment où l'installation a eu lieu pour la première fois. |
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MMF : Les artistes japonais, sont bien représentés dans cette exposition. Pourriez-vous nous dire quelques mots de leur apport à l'art moderne du XXème siècle ?
J-P Ameline: Les artistes japonais sont venus très tôt à Paris, dès le XIXème siècle et il y avait aussi un intérêt en France pour le Japon avec ce qu'on appelle l'Orientalisme à la fin du XIXème siecle et au début du XXème siècle. L'art nouveau par exemple est né de cet intérêt pour le Japon.
Parmi les artistes japonais, il y a eu des vedettes comme Foujita qui habitait à Montparnasse et cultivait son personnage. Il a été très apprécié pour sa technique et pour le raffinement de ses représentations. Après Foujita le courant a continué. Je me suis par exemple intéressé aux artistes japonais qui travaillaient à Paris après guerre, je pense à Domoto, à Imaï, à Sugaï. Ils sont arrivés à un moment où il y avait un regain d'intérêt pour l'expression gestuelle japonaise, parce qu'il y a une coïncidence : les artistes occidentaux s'intéressaient à l'expression gestuelle -on pense à Pollock aux Etats-Unis, mais aussi à d'autres comme Alechinsky ou Mathieu en France- si bien que les artistes japonais ont été parfaitement accueillis, comme susceptibles d'apporter leur connaissance de la calligraphie, du geste oriental. Vers 1960-65, il y a une espèce de pic d'intérêt des extrême-orientaux (des japonais en particulier) pour l'Europe, et des artistes travaillant en France pour l'extrême orient. Ainsi, Alechinsky s'est mis à peindre au sol après avoir vu travailler des artistes japonais, durant un voyage au Japon, et Klein, qui vécu au Japon et enseigna le Judo, a aussi appris beaucoup a dans ce pays. C'est ce courant d'échanges qui me paraît le plus intéressant. |
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MMF : De retour à Paris, quelle est la prochaine exposition dont vous serez commissaire?
J-P Ameline:Je prépare pour le Grand Palais une exposition sur la Figuration Narrative, c'est à dire des artistes des années 60' à Paris, avec encore une fois beaucoup d'étrangers, comme Eduardo Arroyo, ou Erró. Cette exposition aura lieu en mars 2008. |
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Entretien réalisé par Benjamin Nouvel le 09 février 2007 à la Maison des Musées de France, Tokyo. Traduit en japonais par Asuka Abe. |
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Update: 2007.5 |
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Adresse |
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75191 Paris Cedex 04 |
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URL |
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