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Lors de l'exposition régulière des plus récentes créations artistiques, qui, depuis 1725, avait pris le nom de Salon, les portraits envahissaient l'espace. Chaque année, les critiques se plaignaient de la multiplication de ces effigies, plus ou moins bienvenues, qui lassaient les visiteurs mais étaient la principale source de revenus de nombre d'artistes, alors que les galeries n'existaient pas encore, ni aucune autre forme de débouchés commerciaux. Tout ceci évolua progressivement au dix-neuvième siècle, lorsque furent acceptées sur les cimaises officielles des oeuvres moins dépendantes de la tradition académique, et alors que commencèrent à proliférer galeries et expositions, tandis que des Sociétés d'amis des arts se multiplièrent en province et organisèrent à leur tour des expositions. Renoir, refusé depuis 1870 au Salon, put ainsi montrer à la deuxième exposition impressionniste de 1876 le portrait de Claude Monet qu'il avait peint l'année précédente. Peint très certainement en 1865, «la Lecture »d'Edouard Manet, double portrait de son épouse, et du fils de celle-ci, admirable d'équilibre classique dans sa composition et novateur dans sa gamme de couleurs claires, fut, quant à lui, d'abord présenté, en 1866, dans une exposition à Bordeaux, où le critique Philippe Burty admirait une : « excellente étude de jeune femme vêtue de mousseline blanche(Gazette des beaux-arts, juin 1866, p. 564) ». |
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