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Avant même d'entrer à l'Ecole impériale
des beaux-arts en avril 1855, le jeune Edgar Degas s'est déjà
entraîné à dessiner les traits des membres de sa famille
et, en particulier, de ses frères. Ce goût pour le portrait
persistera tout au long de sa carrière, ses proches continuant à
être ses premiers modèles, jusqu'à la fin des années
1850. Thérèse, par exemple, une de ses soeurs, accepte de
poser dès 1855, et se prête, à de nombreuses reprises,
à de longues séances de travail jusqu'en 1863, date à
laquelle elle n'apparaîtra plus jamais seule mais en compagnie de
son époux Edmondo Morbilli, d'origine italienne, qui est aussi son
cousin germain. Bien avant cette date, en 1858, Degas s'est rendu en Italie.
Il est passé par Florence où il a séjourné auprès
de Laure, la soeur de son père, et d'où il a rapporté
plusieurs portraits de sa tante et de son mari, Gennaro Bellelli, ainsi
que de leurs deux filles, Giulia et Giovanna. Près de dix ans seront
ensuite nécessaires pour terminer ce grand et énigmatique
portrait de famille où les personnages (sous le regard du grand-père
Hilaire de Gas, représenté à la sanguine dans le cadre
doré accroché au mur du fond - tableau dans le tableau -)
n'échangent aucun regard et semblent murés dans leur solitude.
Depuis sa présentation au Salon de 1867 sous le titre anodin Portrait
de famille, ce tableau est considéré comme le chef-d'oeuvre
de jeunesse de Degas. |
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