▲Mus ée du Louvre Lens - Vue a
©SANAA / Imrey Culbert / Catherine Mosbach

Xavier Dectot：Il y avait plusieurs Il y avait plusieurs critères importants. Le premier, c'était d'aller vers de nouveaux publics, vers des publics qui soient éloignés de la culture, qui n'aient pas l'accès facile aux musées, qui n'aient pas l'habitude d'aller au musée. Depuis longtemps, en France, on essaie de faire venir dans les musées les publics qui ne vont pas habituellement au musée, et pendant longtemps on a trouvé que c'était très difficile. Donc, l'idée est venue de leur apporter le musée plutôt que de les faire venir. Et de ce point de vue-là, pour des raisons histo-riques, économiques, culturelles, sociales, la population lensoise était éloignée de la culture.

Deuxièmement, par rapport aux autres villes candidates, puisqu'il y avait eu cinq autres villes candidates, Boulogne, Calais, Valenciennes, Arras et Amiens, Lens était d'un nouvel équipement culturel, c'était important que ce ne soit pas un équipe-ment qui vienne, en quelque sorte, asphyxier un musée déjà existant.

Troisième élément très important, il y avait l'emplacement disponible, cet ancien site minier, ce terrain de vingt-deux hectares en cœur de ville, en cœur d'agglomération, là où dans les autres villes candidates les emplacements étaient toujours beaucoup plus compliqués à aménager.

Il y a un dernier argument, par rapport aux objectifs de développement économiques et touristiques de Lens. C'était la situation géographique, avec un carrefour de routes, puisque l'autoroute A1 et l'autoroute A26 sont les deux autoroutes par lesquelles tous les gens d'Europe du Nord vont en Europe du Sud et se croisent ici, donc pratiquement toute l'Europe du Nord passe ici. On a aussi une infrastructure de chemin de fer avec le TGV à Lens. Et on a la proximité avec l'aéroport de Roissy puisqu'on est à quarante minutes en train de Roissy. Donc, il y avait plein de choses qui faisaient que c'était un site extraordinaire.

▲Intérieur du hall d'accueil

X.D.：Le premier est qu'ils avaient parfaitement compris l'esprit du projet, notamment cette idée de décloisonnement, cette idée de présenter autant que possible les œuvres ensemble. Et donc, ce qu'ils ont proposé pour les galeries d'exposition qui sont finalement deux grandes boites, dans lesquelles on fait ce que l'on veut, on présente les œuvres comme on veut, corre-spondait parfaitement à l'esprit du projet. C'était un musée où, finalement, la façon d'exposer les œuvres n'est pas conditionnée par l'architecture, l'architecture nous laisse libre cours et nous laisse le musée fonctionner.

Deuxième point, le plan du nouveau Lens, en même temps, c'est un plan quis'inspire du plan du Louvre, il reprend le principe du grand carré avec deux ailes sauf qu'au lieu d'avoir la cour carrée et les deux ailes, ici on a le hall d'accueil et les deux grandes galeries d'exposition, mais si on regarde, en fait, c'est un plan qui dérive du plan du Louvre. Et ensuite, ils ont été à l'écoute de l'architecture environnante. Ce sont les seuls candidats qui aient proposé à ce point de s'intégrer dans l'architecture des cités minières, ils ont proposé cette architec-ture toute en longueur parce que c'est l'architecture des cités environnantes.

Et enfin, c'est le seul projet qui s'intégrait à ce point-là dans le parc, ils ont par-faitement compris l'idée du musée parc et puis, dans la dimension d'accueil qui est au cœur du musée, il y a cette transparence que l'on retrouve, et qui traduit parfaitement ce que l'on veut être.