Sophie Makariou:Il y a en particulier une chose qu'il ne faut pas rater ce sont les collections Khmer qui sont dès l'entrée. Les collections Khmer sont extraordinaires, il n'y a aucun endroit en dehors du Cambodge où on peut voir ce que l'on voit ici et, je pense, dans un environnement qui vraiment les met en valeur. C'est-à-dire qu'on est quasiment en lumière naturelle. Il y a quelque chose de très monumental parce qu'elles sont installées en partie dans une cour qui a été couverte. C'est absolument je dirais un des lieux de passage obligatoire du musée.
Ensuite, l'autre point très fort, c'est la circulation d'un monde à l'autre. Si on se rend au premier étage, par exemple, on découvre ces collections d'art du Gandhara, donc Pakistan, Afghanistan, avec des ensembles qui sont tout à fait exceptionnels, je prends par exemple le site de Begram en Afghanistan qui est un site qui raconte ce creuset de civilisations qu'a été l'Afghanistan puisqu'on a trouvé là les ivoires indiens extrêmement précieux qui étaient des ornements de mobilier et des verres qui sont venus de Rome.
On est là au cœur d'une Asie où se mêlent des routes commerciales, des routes également de transmission de textes. Si on continue sur cette logique après le Gandhara et puis l'Asie centrale, on arrive jusqu'en Chine. Donc vous voyez bien qu'en faisant un bout du premier étage, de l'Afghanistan jusqu'à l'Asie centrale et la Chine, vous faites presque l'histoire du Bouddhisme. C'est passionnant parce que les collections du musée permettent de raconter la diffusion du Bouddhisme, c'est aussi un musée ou bien sûr l'Indouisme est très présent mais vraiment c'est un musée extraordinaire pour raconter la diffusion du Bouddhisme en Asie et jusqu'à sa pointe la plus orientale c'est-à-dire le Japon.
Sophie Makariou:Il y a quatre expositions par an et il y a toujours deux expositions japonaises. Cette année nous avons une exposition dédiée à l'image des acteurs du kabuki au 18ème siècle. Cette année, nous abordons un thème qui nous passionne et qui n'a jamais été traité qui est une sorte de fresque panoramique de 2000 ans de créations théâtrales en Asie en envisageant les bases écrites de ces théâtres, on présente leur iconographie et l'un des moteurs essentiels évidemment de ces théâtres qui est le costume, en couvrant l'Inde, l'Asie du Sud Est, la Chine bien sûr et le Japon.
[FIN]
Update : 2015.7.1 Entretien:Yoko Masuda