▲Institut Giacometti, Atelier d'Alberto Giacometti, Photo Marc Domage
©Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris 2018
▲L’atelier d’Alberto Giacometti, 1950
©Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris 2018
Malgré un très grand nombre d’expositions en France et dans le monde, certaines œuvres d’Alberto Giacometti (1901-1966), un des plus grands artistes du XXe siècle, restaient inconnues du public : notamment les œuvres en plâtre trop fragiles pour voyager.
L’Institut Giacometti, charmant musée à taille humaine, vient d’ouvrir ses portes dans le quartier de Montparnasse, avec la remarquable reconstitution de l’atelier de l’artiste tel qu’il existait de son vivant avec ses œuvres et ses objets personnels. Ce lieu unique permet au visiteur d’entrer dans l’intimité du sculpteur et d’appréhender d’un simple regard sa vie et son travail acharné dans cet espace minuscule, poussiéreux et presque misérable.
©Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris 2018
©Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris 2018
Légataire universelle d’Annette Giacometti morte en 1993 qui a consacré sa vie à la protection et à la conservation de l’œuvre de son mari, la Fondation Giacometti est dotée d’un patrimoine inestimable. Elle possède le plus riche fonds d’œuvres d’Alberto Giacometti au monde : près de 350 sculptures, 90 peintures, plus de 2,000 dessins ……
Ayant pour but, entre autres, le rayonnement de l’œuvre de l’artiste et son petit atelier étant resté dans des mains privées, elle décide de trouver un espace qui lui serait entièrement consacré dans le quartier de Montparnasse où il a vécu et travaillé pendant quarante ans. La Fondation a ainsi acquis, à deux pas de l’atelier d’origine, le rez-de-chaussée et le premier étage d’un hôtel particulier classé, correspondant à l’atelier du décorateur Paul Follot (1877-1941) au n°5 de la rue Victor Schœlcher, petite rue qui longe le cimetière Montparnasse. Ces deux étages de l’hôtel particulier construit entre 1912 et 1914 ont été complètement rénovés tout en conservant les décors historiques : sur sa façade, on y retrouve l’influence de l’Art nouveau dans la couronne de fleurs et de fruits qui entoure une fenêtre tandis que les ferronneries et les mosaïques sont de style Art déco.
▲Alberto Giacometti dans son atelier, vers 1960 - Photo Ernst Scheidegger Archives de la Fondation Giacometti, Paris
©Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris 2018
Alberto Giacometti nait en Suisse dans le canton des Grisons dans une famille protestante à laquelle il restera attaché toute sa vie. Il peint depuis son plus jeune âge dans l’atelier de son père, peintre lui-même. Ses études secondaires terminées, il rentre à l’Ecole des beaux-arts de Genève. En 1922, il arrive à Paris et fréquente l’atelier de Bourdelle(1861-1929) à l’Académie de la Grande Chaumière qui se trouve à Montparnasse. Il y découvre le cubisme, l’art africain et la statuaire grecque qui auront une influence sur son travail. En 1926, il s’installe dans un atelier au 46 rue Hippolyte-Maindron (XIVe arrondissement) qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort.
En 1930, son frère Diego, lui-même artiste le rejoint définitivement. La même année, il expose avec Joan Miro (1893-1983) et Jean Arp (1886-1966) à la galerie Pierre. En 1931, il participe au groupe des surréalistes dont il sera exclu en 1935. A cette époque, le sujet central de sa recherche est la représentation de la figure humaine, la tête et les yeux reflétant tout son mystère. Il prend son frère comme modèle dont il fait une série de têtes.
▲Institut Giacometti, Exposition Genet - Giacometti, Photo Xavier Bejot
©Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris 2018
▲Institut Giacometti, Atelier d'Alberto Giacometti, Photo Marc Domage
©Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris 2018
Après un retour en Suisse de 1941 à 1945 où il travaille à la réalisation de très petites sculptures, il revient à Paris où le rejoint Annette Arm qu’il épouse en 1949. De 1946 à 1947, il travaille un nouveau style en créant de hautes figures filiformes comme Homme qui marche et Homme qui pointe. En 1948, il expose pour la première fois après la guerre à New York dans la galerie Pierre Matisse. Suit en 1950 une exposition dans la même galerie de quelques-unes de ses sculptures les plus connues : Quatre femmes sur socle, Quatre figurines sur piédestal…En 1951, il expose à la galerie Maeght à Paris.