La signature en 1858 d'un traité de paix, d'amitié et de commerce franco-japonais marque les débuts officiels des relations entre la France et le Japon. Lors de cette année 2008, le 150ème anniversaire de cette signature est l'occasion de redonner une nouvelle dynamique à la relation franco-japonaise, à travers l'organisation de nombreux évènements dans les deux pays. Dans ce cadre, la Maison des Musées de France propose une série d'articles consacrés aux relations artistiques entre la France et le Japon, évoquant l'entrée des arts japonais dans les musées français, ou l'entrée des œuvres françaises dans les musées japonais. La troisième présentation de cette série est consacrée au collectionneur Henri Cernuschi, qui lors d'un long voyage en Extème-Orient, rapporta du Japon de nombreuses œuvres formant, au musée Cernuschi, musée des arts de l'Asie de la Ville de Paris, l'une des premières collections d'art japonais en France.

	▲Portait d'Henri Cernuschi © Christophe Fouin/ Musée Cernuschi 　Henri Cernuschi (1821-1896), patriote italien qui participa à la libération de Milan de l'occupation autrichienne puis devint Député de la république romaine (1848-1849), dû se réfugier en France en 1850, et connu quelques années difficiles à Paris avant d'y faire fortune comme banquier, dans les dernières années du second Empire. Il prit alors également part à la vie politique française et fut profondément affecté par les événements dramatiques de la Commune, en 1871. C'est dans ce contexte qu'il décide d'entreprendre, de septembre 1871 à janvier 1873, un long périple autour du monde en compagnie du critique d'art Théodore Duret (1838-1927). 　Mais ce ne fut sans doute pas la motivation principale. Il est probable que Duret, qui fréquentait les milieux impressionnistes pour lesquels l'art japonais était déjà une référence essentielle, a joué un rôle important dans la décision, en tout cas dans le choix du Japon comme destination. Quant à l'idée de faire une collection, qui devint vite un des buts principaux du voyage, il n'est pas certain qu'elle soit venue à Henri Cernuschi et à Théodore Duret avant leur arrivée au Japon. La seule source d'informations, ou presque, dont nous disposions sur le voyage est le livre de Duret, Voyage en Asie, qui lui est consacré. Ce récit retrace les grandes lignes et les épisodes principaux de ce tour du monde à partir de l'arrivée des voyageurs à Yokohama.   　De fait, le voyage de Cernuschi et Duret n'est guère un voyage d'explorateurs. C'est un tour du monde que les moyens de locomotion mettaient, dans la seconde moitié du XIX siècle, à la portée de ceux qui en avaient les moyens.Tout au long de leur voyage, pourtant, les deux voyageurs suivent des routes bien tracées. Ils débarquent à Yokohama le 25 octobre 1871, et feront ensuite escale à Hyogo (Kobe) et à Nagasaki sans doute très brièvement. Leur séjour au Japon, qui dura un peu plus de deux mois, leur permit de visiter Edo (TôKyo) à partir de Yokohama, puis, à partir de Kôbe: Osaka, Nara et Kyôto. 　Après le Japon, leur voyage en Asie continue : la Chine (février-juin 1872), puis Java (juin- août 1872), et enfin Ceylan (août-septembre 1872) et l'Inde (septembre-décembre 1872). Le 30 décembre 1872, les deux voyageurs s'embarquèrent à Bombay pour Marseille, par le canal de Suez.   ＊Extraits du texte de Michel Maucuer, in Henri Cernuschi, 1821-1896 : voyageur et collectionneur. Paris : Paris-Musées , 1998, p23-31     Sur ce le site internet de MMF, vous pourrez aussi lire le compte-rendu que Madame de Montalembert a écrit sur sa visite de ce musée (mars 2006). Au centre d'information vous pourrez en savoir plus sur le musée Cernuschi en consultant les ouvrages (en français ou en anglais) qui luisont consacrés.

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